mardi 30 juin 2020

Bon jour

Bon jour

Ce n'est pas le bon jour.
Je ne suis disposée
A nul autre détour
Pour vous faire bien savoir,
Que je passe mon tour.
Je ne veux rien entendre,
Ni de cris ni bassesses.
Ainsi j'ose prétendre,
À un peu de paresse.
"Il faut que, y'a plus qu'à ",
La morale est facile,
Épargnez-moi vos lois,
Vos conseils si stériles.
Vivre ainsi est un choix,
Et j'en suis satisfaite. .
C'est un luxe pour moi,
Chaque jour une fête.
"il faut que, y'a plus qu'à,
Gardez vos injonctions,
Et surtout laissez moi
Écouter mes frissons.




vendredi 26 juin 2020

Corps inconnu

Corps inconnu

Ce corps n'est pas le mien.
Je ne le connais pas.
Pourtant je le sens bien,
Il s'impose tant à moi.
C'est une carapace,
Un habitat, un gîte.
Hôte pervers, sournois
C'est chez lui que j'habite.
On ne se méfie pas
De ces corps bien jolis
Qui n'attendent qu'un faux pas
Pour nous gâcher la vie.
Gare à toi, étranger,
Je ne capitule pas,
Tu as pourtant tenté
De crier ton effroi.
Douloureux et hurlant,
Tu as bien essayé.
Et j'ai cru très souvent
Que tu me renvoyais.
Me voici donc ici,
Familièrement chez toi.
Et pendant que j'ecris
Je découvre tes choix.
Trop mou et vieillissant,
Je tâtonne mon corps. 
Il n'a plus ses vingt ans,
Mais on a un accord.
Il fera ce qu'il peut
Pour longtemps me garder,
Si j'écoute ce qu'il veut
Pour mieux m'accompagner.
Il me fait bien savoir, 
Qu'il s'adapte à mon âme.
Si je nie mon histoire
Ce corps fera un drame.
Il me faut l'observer,
L'écouter, le scruter.
Car pour mieux protéger 
Il est prêt à tomber.
Nous devons avancer,
Ensemble tous les deux.
Il est bien mal aimé,
Mais sans lui je suis peu.



jeudi 25 juin 2020

Personne

Personne


Je n'aime pas le téléphone.
Entre ici et au-dehors,
Il fait le lien et sonne.
Mais je ne veux voir personne, 
Alors, je fais le mort.
Fuyez, partez, laissez-moi
Je ne veux rien entendre.
Ici il existe une loi,
Et il vous faut l'apprendre.
Ma porte est toujours bien fermée,
Tout comme mon téléphone.
Ma maison est calfeutrée,
Pour que rien ne résonne.
Ici je vis en paix,
Loin de toute présence;
Retirée, sans regrets,
De toutes vos violences.
Qu'on me laisse vivre ainsi, 
Volet clos et silence. 
Peu importe vos avis,
C'est ma vie, mon essence.



jeudi 18 juin 2020

Temps

Temps


Nous disons que tu passes,
Bien souvent tu échappes.
Tu es source d'angoisse,
Et toujours nous rattrapes.
On te sent infini,
Dans les moments de joie.
Cependant tu t'enfuis,
Dans un claquement de doigts.
Tu peux être chimère,
Une invention obscure.
Chacun, à sa manière,
Choisit son aventure.
Réel ou fantasmé 
Tu soignes bien des cris.
Avec autorité,
Tu rythmes notre vie.
Comme parfois je te hais,
De ne pas t'arrêter.
Nous sommes tes jouets,
Tu es divinité.
On te prie, te supplie,
D'abréger nos souffrances.
Ou pour un peu de vie,
Nous ramener en enfance.
On t'espère ou te craint,
C'est selon, c'est ainsi.
Tu nous tiens dans ta main,
Temps sacré, ou maudit.


dimanche 14 juin 2020

Tout simplement

Tout simplement

Lorsque vous êtes présents,
Même l'air reprend vie,
Vos paroles, vos rires volent,
Et le temps est en suspend.
Mes petits,
Vous êtes pourtant grands,
Mais à vous entendre ainsi,
Je touche l'infini.
L'éternité de l'instant,
Le bonheur le plus grand,
Moment de grâce,
Tout simplement.





lundi 8 juin 2020

Inconnue

Inconnue

A quoi donc pensez-vous ?
Quelles sont vos inquiétudes ?
Quels sont vos mots tabous ?
Que faut-il comme études ?
Je me sens étrangère,
Et bien seule ici-bas.
Une vie toute entière,
Ne me suffira pas.
Je suis sourde et muette
Je ne vous comprends pas.
Je suis sur la planète,
Par erreur, je le crois.
Perdue dans le désert,
Je cherche mon chemin.
Je ne vois rien et erre, 
Qu'on me tende une main!
Indiquez-moi la route,
Dites moi vos pensées.
Ça ne fait plus un doute,
Je n'ai aucune clé.
Me voici condamnée,
À une vie solitaire.
Car je ne saurai jamais
Vous comprendre, pour vous plaire.



jeudi 4 juin 2020

Faites des mères

Faites des mères

Cette année, pas de fête, 
Ta présence est requise.
Il faudrait que je mette,
Dans ta chambre, des surprises.
Au pire, je t'appellerai,
Comme depuis longtemps,
Et je te dirai:
Bonne fête petite Maman.
Mais tu ne réponds pas
Et cette fête amère,
Perdurera sans toi.
Bonne fête ma petite Maman


mercredi 3 juin 2020

Bal de maux

Bal de maux

Qui se soucie de ça ?
Qui va lire ces mots ?
Personne d'autre que moi,
Fera cas de ce flot.
Un océan d'images,
Une mer de pensées,
Toute entière, une page,
Une symphonie d'idées.
Cela ne sert à rien,
Et quelle perte de temps ! 
Assurément, j'en conviens,
Écrire, est effrayant !
Pourquoi poser ainsi,
Des mots infignifiants?
Alors qu'il me suffit,
D'y penser, simplement ?
J'imagine un lecteur,
Improbable, c'est certain.
Une personne, sans peur,.
Qui y verrait du lien.
Ma musique serait belle,
Mon voyage, charmant, 
Et mes mots essentiels,
L'aideraient, face au vent.
Mais je suis pourtant seule,
À danser sur mes vers,
La mer est le linceul.
De mes cris de la terre. 



L'aurore

L'aurore

Une heure, une minute,
Une nuit, des secondes.
Je continue ma lutte,
Tout en pensant le monde.
Le sommeil m'a quittée,
Je me retrouve enfant,
Toute la nuit, lutter,
Contre le néant.
Le sommeil, le repos,
Ne vaut que pour vous autres, 
Il est pour moi trop tôt.
Ma garde, en cas d'assaut, 
Ne pourra se baisser,
Qu'aux premiers chants d'oiseaux.



mardi 2 juin 2020

Images

Images

Pleurer comme une madeleine,
Ou dormir comme un loir. 
Errer comme une âme en peine,
Être un pilier de bar.
Que de mots amusants,
Assemblés pour jouer,
Mon cerveau prend son temps,
À tout imaginer.
En dessins animés,
Je transforme ces sons,
Et je cherche, étonnée,
À comprendre l'équation.
Est-ce une chance, un don,
De pouvoir transformer,
Sans baguette ni potion,
Tous ces mots emmêlés ?
Peu importe de savoir, 
Du moment que c'est sage.,
Car c'est jubilatoire,
De penser en images.



lundi 1 juin 2020

La pie

La pie

C'est l'histoire d'un As.
Préoccupé, penseur.
Toujours fatigué
De la vie qui s'agite.
Il aime le silence,
Ou le chant des oiseaux,
Tout en se balançant, 
Le visage au grand air.
Cet As est très tranquille,
Bien trop calme pour beaucoup !
Et c'est durant la nuit,
Qu'il s'éveille pleinement.
Il écrit ce qu'il vit,
Peint aussi ce qu'il sent.
Son regard est précieux
Et, de très loin, brillant
C'est ainsi qu'une pie,
Éblouie, de son nid,
Décide brusquement,
De voler ce trésor.
"As, bel As, tu brilles tant !
Puis-je prendre ce brillant ?
Il me rendrait meilleure,
Ma vie serait plus douce."
"Non, non, mon bon ami,
Ce regard est précieux.
Il rend mon cœur meilleur,
Et me protège des coups."
Alors, nos deux amis,
Bras dessus, bras dessous,
Ne se quittent jamais. 
C'est donc ainsi qu'ils vivent,
Inséparables, à vie,
Changeant même leur nom,
Pour sceller leur union.
L'as accepte donc, 
Par amour pour sa pie,
D'accoller leurs deux noms.
Et se nommer Aspie.