vendredi 26 juin 2020

Corps inconnu

Corps inconnu

Ce corps n'est pas le mien.
Je ne le connais pas.
Pourtant je le sens bien,
Il s'impose tant à moi.
C'est une carapace,
Un habitat, un gîte.
Hôte pervers, sournois
C'est chez lui que j'habite.
On ne se méfie pas
De ces corps bien jolis
Qui n'attendent qu'un faux pas
Pour nous gâcher la vie.
Gare à toi, étranger,
Je ne capitule pas,
Tu as pourtant tenté
De crier ton effroi.
Douloureux et hurlant,
Tu as bien essayé.
Et j'ai cru très souvent
Que tu me renvoyais.
Me voici donc ici,
Familièrement chez toi.
Et pendant que j'ecris
Je découvre tes choix.
Trop mou et vieillissant,
Je tâtonne mon corps. 
Il n'a plus ses vingt ans,
Mais on a un accord.
Il fera ce qu'il peut
Pour longtemps me garder,
Si j'écoute ce qu'il veut
Pour mieux m'accompagner.
Il me fait bien savoir, 
Qu'il s'adapte à mon âme.
Si je nie mon histoire
Ce corps fera un drame.
Il me faut l'observer,
L'écouter, le scruter.
Car pour mieux protéger 
Il est prêt à tomber.
Nous devons avancer,
Ensemble tous les deux.
Il est bien mal aimé,
Mais sans lui je suis peu.



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