Tombée de la lune

Tombée de la lune 

Je vous présente ma demeure,

Regardez bien, dans la lumière,

Droit devant vous, loin de la mer,

Elle est bien ronde, elle est douceur.

Je suis tombée, un beau matin,

Écorchée vive, j'ai dû panser,

Et rechercher ma liberté;

C'était violent, je m'en souviens.

Depuis mes pierres, j'observais,

Tous ces gens qui perdaient leur temps,

À gigoter, à contre-vent,

Pour le bonheur et le succès. 

Je veux retrouver ma planète,

Mon astre vierge et lumineux,

Ma terre promise dans les cieux,

Ma face cachée, ma vie secrète.

Photo du 27/04/2021

Voyage

Voyage

Votre maison vidée,

Sera bien plus légère,

Et votre sanctuaire,

Pourra ainsi voler.

Donnez vite les clés

De votre beau repaire,

À ce propriétaire,

Qui pourra voyager.

Votre tour est passé,

Ce n'est plus votre terre,

Mais surtout soyez fière,

De cet endroit rêvé.

Vous quittez votre vie,

Celle d'un temps passé,

Vie de quarante années,

Ce sera vendredi, 

L'heur' n'est pas aux regrets,

Il faut marcher devant,

Le corps fier, face au vent,

Droite, digne, et en paix.

Diamant

Diamant

Ce beau diamant monté,

Sur des griffes splendides,

Il comblera le vide,

De cette union ratée.

Vous avez bien choisi,

De ne point le garder,

Souvenir d'un passé,

Où il faisait trop gris.

Il est sur d'autres rives,

Sur le doigt d'une dame,

Qui, de toute son âme,

Est bien jeune et naïve.

L'éternel est pour vous,

Dans vos actes d'amour,

Dans votre long parcours,

Que d'autre ignore, pas nous.

Calendrier

Calendrier

Je devais m'épancher,

Nous avions prévu l'heure.

Et en pleine tiédeur,

Je vous ai oubliée.

J'avais pourtant compté,

Les journées sans parler,

Les journées à jouer,

Un rôle répété.

Ce rendez-vous manqué,

Fait sentir l'inquiétude,

De cette solitude,

Que j'avais balayée.

Garde-fou ou pilier,

Ce moment est parti,

Car je ne l'ai pas pris,

Je m'en vais oublier.

Je me suis infligée,

Une peine exemplaire,

J'ai éteint la lumière,

Et ma vie a glissé.

Alors je vous attends,

Regard flou, poings serrés,

Afin de retrouver,

Mon droit d'être aux vivants.

Déclaration

Déclaration

Vous a-t-on dit que l'on vous aime ?

Je ne crois pas, depuis longtemps.

Pour vous ce n'est pas important,

Je vous écris donc ce poème.

Veuillez comprendre ma pudeur,

D'être incapable par ma voix,

Ne maîtrisant pas mon émoi,

De vous le dire tout à l'heure.

Je vous le dis, donc par ces vers,

Je vous aime tant, vous l'ignorez,

Je vous aime tant, et vous comptez,

Comme une fleur en plein hiver.

Cet amour-là ne se dit pas,

Vos émotions sont étouffées,

Vous devez vous sentir gênée, 

Vous ne croyez plus en cela.

J'insiste donc, pour vous transmettre,

Que vous l'entendiez clairement,

Je tiens à vous, je vous aime tant, 

De tout mon cœur, de tout mon être.

Les gens qui passent

Les gens qui passent

La vie défile et le temps court,

Je ne veux pas de cette histoire. 

Arrêtez le compte à rebours,

Et profitons encor du soir.

Continuons nos rendez-vous,

Poursuivons l'histoire d'antan. 

Parlons de vie, parlons de vous,

Parlons d'espoirs et des enfants.

L'ankou viendra, sans aucun doute,

Frapper trois fois, à votre porte.

Il sera là, à votre écoute,

Vous le prierez afin qu'il sorte !

Et si la vie vous fatiguait,

Qu'il vous prenait l'envie de fuir,

Sachez qu'ici, aucun n'est prêt,

À vous laisser ainsi partir.

Pensez à eux, pensez à moi,

Et poursuivons nos discussions.

Imaginez mon désarroi,

Là, en pâture, donnée aux lions. 

Je serai là, toujours présente,

Pour discuter de vos histoires,

De gourmandises, ou bien de plantes,

Des gens qui passent sur le trottoir.

Saint-Yves

Saint-Yves

Papa vient de rentrer,

Il était en colère,

S'en est prit à ma mère,

En train de cuisiner.

Il a fait froid hier,

Le seigle n'a pas pris,

Et on manque d'outils,

Pour cultiver la terre.

Ça ira mieux demain,

Il est bien fatigué,

D'avoir autant usé,

La paume de ses mains.

Dimanche après la messe,

On ira jouer au puits,

On mangera la vie,

Pour chasser la tristesse.

Saint-Yves de Bubry,

Jamais je n'oublierai,

La guerre qui passait,

Et mon mal du pays.

Pour G. Guégan

Bleu

Bleu

Aujourd'hui il fait bleu,

Le temps est agréable,

Un tourbillon de sable, 

Emporte mes cheveux.

Mes cheveux si soyeux,

Si doux à caresser,

Ou à faire tourner,

Pour y faire des nœuds.

Aujourd'hui il fait bleu,

Un bleu-gris très subtil,

Un temps du mois d'avril,

Un bleu comme mes yeux.

Mes yeux sont d'un beau bleu,

Mais afin d'y voir clair,

Il faut moins de lumière,

Et du bruit silencieux.

C'est un bleu de panique,

Ou un bleu qui enferme,

Un bleu de balivernes, 

Et un bleu magnifique. 

Le bleu est ma couleur,

Bleu de mer ou du ciel,

Il est universel,

Et réchauffe mon cœur.

Ainsi je peins ma vie,

Toute en bleu de beauté,

Un ton bien singulier,

Le bleu de mon esprit.

Demain il fera bleu,

Rassurant, prévisible,

Tentant vers l'impossible,

Mais un ciel merveilleux.