Sortie

Sortie

Allez je sors, pour voir !

Regard à gauche, à droite,

Doucement, je m'acclimate,

Et j'ose mon espoir.

La rue, le bruit, le monde,

Je porte mon beau masque,

Vite, mettre mon casque,

Je sens la vie qui gronde.

Je tiens un peu, Bonjour !

Je viens d'arriver,

Et je ne puis rester,

J'ai raté mon parcours.

Je cours vite, fiévreuse,

Jusqu'à mon sanctuaire.

C'est ici mon repère,

Cachée, je suis heureuse.

Chaque objet à sa place,

Les meubles rassurants,

Une vie hors du temps,

C'est pour moi mon palace.

Passé

Passé

C'est le pas très léger,

Que je vais en dansant,

Que je vais en chantant,

Explorer mes pensées.

J'ai le monde en coton,

Et le ciel en voilure;

Un éclat de peinture,

Colore mes saisons.

La marée monte encore,

Je la vois avancer,

Je sens l'eau sur mes pieds,

Sur le reste du corps.

Je pourrais la toucher,

Si j'y pense assez fort;

En faisant un effort,

Je pourrais m'y baigner.

Ô magique pensée,

Fais souffler sur ma vie,

Un vent de poésie,

Un parfum de voilier.

Morcelée

Morcelée

Mais que regardez-vous ?

Ma poitrine vous plaît ?

Mes seins font de l'effet ?

Pourquoi les fixez-vous ?

Votre regard me fuit,

Mes courbes les attirent,

Je vous laisse finir,

Votre infâme délit.

Vous me regardez nue,

Dépouillée, morcelée,

Par vos yeux, humiliée,

Je ne vois pas d'issue.

Je voudrais me défendre,

Mais je ne peux bouger,

Me retrouvant piégée,

Figée, à tout attendre.

N'approchez pas vos mains,

Et sortez de chez moi.

Respectez tous mes choix,

Je connais ce refrain.

Ma colère est immense,

Mais toujours contre moi,

Car certains scélérats,

Jouent de mon innocence.

Je suis une et entière,

Habillée simplement.

Avec des sentiments,

Ceux de mon sanctuaire.

Pour M.

Pour M.

Mon ventre se soulève.

Expulse tout son air,

C'est un geste primaire,

Qui me rappelle un rêve.

Tu naissais en mon sein,

Grandissait peu à peu,

Tranquille, bienheureux,

Et jouant sous mes mains.

Tu étais la magie,

Sorti de mes entrailles.

Promesse de batailles,

Et de vie infinie.

Tu étais trop parfait,

Pour le monde ici-bas,

Je n'ai pas vu tes pas,

Dieu avait un projet.

Je ne saurai jamais,

Quel visage tu aurais,

La douceur de tes traits,

Et combien tu m'aimais.

Mon tout petit, mon homme,

J'ai du vivre sans toi,

Depuis tes quelques mois,

Mon si petit bonhomme.

Mon cœur a continué,

De battre dans le vide,

La vie est si stupide,

Lorsqu'on perd un bébé...

Je n'oublierai jamais,

Ton odeur et ta peau.

Ton visage si beau,

La douceur de tes traits.

Mon enfant, mon amour,

Je te porte en mon sein,

Bien vivant ou défunt,

Tu es là pour toujours.

Ton souvenir lointain,

Revient souvent la nuit.

À bientôt mon petit,

Mon tout-petit d'humain.

Ondée

Ondée

Elle coule et se disperse,

Provient de nulle part.

Elle détruit et répare,

Ce qui toujours nous berce.

Elle nourrit le peuple,

De son nectar précieux,

Elle joue avec le feu,

Et trop souvent nous heurte.

Tueuse ou nourricière,

Pluie, averse ou ondée,

Grâce à toi tout est né,

À force de prières.

Et quand parfois le ciel,

Nous prive de ta danse,

Tu montres ta puissance,

Face au dieu du soleil.

Mais c'est une autre histoire,

Cette vieille querelle,

Nous parlerons duel,

Bientôt, un autre soir.

Soleil

Soleil

Le soleil est venu,

Juste après la tempête,

C'est donc un jour de fête,

Je ne l'ai pas perdu.

Il es là, lumineux,

Il éclaire mon visage,

Dans ce trop grand virage,

De mon chemin fâcheux.

La lumièr'se faufile,

Entre nombreux nuages,

Afin que mon passage,

Se déroule sans péril.

Je m'imprègne de toi,

Doux faisceau lumineux,

Je suis bénie des dieux,

Tu éclaires ma voie.

Silence

Silence

Je n'ai rien à vous dire,

Je suis mélancolique,

Pas de vers poétiques,

Je n'ai rien à écrire.

Je suis là, l'écran vide,

À tenter de décrire,

La violence de mon ire,

Dans ce désert aride.

Il faut bien que je vive,

Que je pleure et respire,

Que je crie, dans des rires,

Évitant la dérive.

Ce soir je n'écris pas,

Je me sens bien trop triste,

Il faudrait que j'existe,

Parmi tous ici-bas.

Je ne sais qui je suis,

Incomprise de vous,

Trop complexe j'étouffe,

Suis-je une maladie ?

Je n'écrirai donc pas,

Sur ma mélancolie,

Je vais rêver de joie,

Et de quelques amis.

Chimères, tout ceci,

Mais le temps d'une nuit,

Puisque j'en ai envie,

Je m'invente une vie.

Le parachute

Le parachute

J'ai atterri, sans parachute,

Ça fait si mal, mais on oublie,

On continue, on vit sans but,

On boîte un peu, et on sourit.

Une fois puis deux, sans parachute,

Le corps marqué, toujours en vie,

On ne sent rien, malgré les chutes,

Mais notre flamme, bouge et vacille.

Personne autour, pour me lever,

Mais où est donc, ce parachute?

C'est donc à moi de le trouver,

Je cherche et pleure, je crie, je lutte.

Je vais trouver ce bel objet,

Je vais penser mon parachute,

Jamais alors, je tomberai,

Ou alors juste une minute.

Danse

Danse

Je suis seule aujourd'hui,

Personne autour de moi,

Il n'y a aucun bruit,

Il reste l'immédiat.

L'immédiat du beau temps,

Du vent dans les branchages,

Des oiseaux impatients,

Du soleil sur mon bras.

J'allume la musique,

En dansant quelques pas;

Tout devient poétique,

Et je suis en éclat.

Je suis l'air et le vent,

Je suis feuille et nature,

Je suis vieille et enfant,

Je suis la démesure.

Je deviens symphonie,

Note volant, tournant,

Je tournoie sous la pluie,

Eau de mer dans le sang.

Je suis vagu(e) sous le vent,

Écume sur le sable,

Défiant alors le temps,

Une vie redoutable.

Je défie la physique,

Et le dieu de chacun,

Je suis la dynamique,

Une plum' d'écrivain.

Je tourne dans la vie,

Et j'y retrouve, heureuse,

Le silence et le bruit,

Ma danse lumineuse.

Mission

Mission

Ma mission est remplie.

Je vous ai élevés,

Vous ai accompagnés,

À la sortie du nid.

Nos chemins se séparent,

Déployez bien vos ailes,

Volez loin dans le ciel,

C'est le temps du départ.

Pour vous j'ai tant donné,

Mon temps, mon énergie,

Pour que dans votre vie,

Tout soit sécurisé.

Il est temps à présent,

De vous laisser marcher,

Sans moi à vos côtés,

Je veille doucement.

Je vais donc m'attacher,

À découvrir enfin,

Mon être, mon destin;

Je me suis oubliée.

À nous deux, femme étrange,

Je pars à ta rencontre,

Je veux que tu me montres,

Tout ce qui les dérange.

À toi, mon inconnue,

Je te confie mon temps,

Pour découvrir l'enfant,

Que je suis, que je fus.