Dieux

Dieux

Il est bientôt cinq heures,

Et la magie opère.

J'entends tourner la Terre,

J'entends tonner mon cœur.

On l'appelle l'aurore,

C'est un moment de grâce,

Qui fait fuir mes angoisses,

Et apaise mon corps.

Je me prosterne alors,

Devant tant de beauté,

Face à l'éternité,

Lumineux réconfort.

Et la Terre tourne encore,

Hâtons-nous de l'instant,

Nous sommes bien vivants,

Réjouissons-nous du sort.

Je remercie les dieux,

De me permettre encore,

D'admirer leur décor,

Et d'accéder aux cieux.

Expérience

Expérience

Ainsi vous prîtes une plume, réveillant ma peau douce.

Les rideaux furent tirés, et le feu allumé.

Notre souffle était lent, à l'affût de nos mots.

Les bougie éclairaient, et la cire coulait.

Quel théâtre ces corps, langoureux, espérants.

La plume se promène, le message est très clair.

Nous avons convenu, je me laisserai faire.

Alors, comme un artiste, vous caressez la toile.

Puis d'un mouvement sec, vous dénudez mon corps.

Fier et preux chevalier, tu vas gagner mon cœur.

Attrape mes cheveux, et frôle bien mes seins.

Caresse avec ta main, la courbure de mes fesses.

Continue lentement, de réveiller mon être.

Pleine main, pleine bouche, ce soir je donne tout.

Je me prête à ta science, et à nos expériences.

Nos deux peaux réunies, sont une ôde à la vie.

Oui j'arrête d'écrire, je te laisse finir.

Tiens-toi prêt chevalier...

C'est mon tour de jouer.

Lui

Lui

Il parle avec ses yeux,

Me regarde et me voit.

Je n'entends pas sa voix,

J'écoute ses mots bleus.

Toi, l'homme de si loin,

Je voudrais te toucher,

Toi, l'homme de quelqu'un,

Je ne peux m'approcher.

J'aurais voulu sentir,

La douceur de tes mots,

La pudeur de ta peau,

Et toucher ton sourire.

Mais je n'existe pas,

J'entends ton cœur qui frappe,

Pour que l'autre l'attrape.

C'est pour elle, mais pas moi.

Rêve

Rêve

Je voudrais me cacher,

Me coucher sous le vent,

Puis arrêter le temps,

Rester loin des armées.

Ici tout est danger,

Le silence m'inquiète,

Il précède une tempête,

Et le sang sous nos pieds.

Je prie Dieu chaque jour,

Pour survivre à la guerre,

Je rêve des frontières,

De liberté, d'amour.

Je marcherai des jours,

Pour fuir cette misère,

Pour fuir les militaires,

Qui rêvent de bravoure.

Au nom de qui ? De Dieu?

Vous pouvez me tuer,

Vous pouvez lapider,

Nos mères sous nos yeux ?

Je fuirai ce pays,

Pour vivre comme vous,

Pour un destin plus doux,

J'y laisserai ma vie.

Pour vous je ne suis rien,

Un corps vide et sans âme,

Un monstre de l'islam,

Pourtant je suis humain.

Votre Dieu est le mien,

Pourquoi combattez-vous ?

Nous traînant dans la boue,

Sans nous tendre la main...

Un jour je partirai,

Pour sauver mes enfants,

On ira droit devant,

Pour rêver de la paix.

Brouillard

Brouillard

Ainsi je peux t'écrire,

Te parler, te frôler,

Plus rien est contrôlé,

Tout est à découvrir.

Tu es là, face à moi,

Et je peux caresser,

Cette joue bien aimée,

Toute offerte à mes bras.

Tu es là, ne pars pas,

Le soleil est absent,

Offre-moi cet instant,

Disparais de mes bras.

Le soleil m'éblouit,

Qu'est-ce donc ce brouillard ?

C'était bien ton départ,

De mes rêves enfouis.

Mo(I)nstre

Mo(I)nstre

Petite chenill' bien détestée, ira dormir emmitouflée.

Bien entourée de son cocon, elle dort tranquille et apaisée.

-Lève-toi donc mauvaise graine , montre au monde ton arrogance.

N'attends pas que je te réponde, montre l'horreur à tout le monde.

Corps étranger et malaisant,.

Tu te tords ainsi en tous sens,

Les yeux percés pleurant du sang,

On ne sais pas même si tu penses.

Immonde chose très effrayante,

Que tu nous montres innocemment.

Cache-nous ta bouche béante,

Et retourn'dans l'enfer brûlant.

Donjon

Donjon

Toc toc toc!

-Je ne respire plus.

Toc toc toc !

-Pas un bruit, pas un souffle.

Toc toc toc !

Mais il y a quelqu'un !

-Passez votre chemin.

Driiiiiing!

-Ah non, surtout pas ça !

-Ils vont entrer, c'est sûr

-Reprenez votre pas,

-Ramenez votre usure.

Vite, faite demi-tour !

Laissez-moi donc tranquille.

Facteur, voisin ou visiteur,

Je ne vous veux pas autour.

Dégagez mon espace, et rends-moi mon air.

Inutile d'insister, ça restera fermé.

Ma porte comme mon cœur,

Sont si bien verrouillés,

Que n'y entrent par bonheur,

Ceux qui n'ont rien demandé.

Amour

Amour

C'est en écoutant l'Adagio,

Que je perçois l'intensité,

Que je ressens l'immensité,

Des sillons salés sur ma peau.

Mon cœur a traversé les temps,

Il s'est heurté aux portes closes,

Il a toujours plaidé sa cause,

Navigué, volé dans le vent.

Je suis l'amour depuis enfant,

Amour de rien ou bien de tout,

De l'univers que l'on secoue,

Je me disperse dans un chant.

Océan

Océan

J'aime t'imaginer,

Te répandre et briser,

Sur le sable mouillé,

Ton monde pailleté.

Je voudrais te toucher,

Te caresser, t'entendre,

Et me laisser surprendre,

Pour enfin me baigner.

Cœur battant la marée,

Je te ressens de loin;

Berce-moi en ton sein,

Je peux ainsi nager.

Mon cœur bat la marée,

S'apaise à ton étal ;

Il cogne et me fait mal,

Quand tu me fais rêver.