mardi 20 octobre 2020

La filitude

La filitude


Je marche sur un fil.
Bien tendu, et bien droit.
Je vole vers une île,
Sans offense et sans roi.
Corde épaisse, fil de soie,
Trop visible, invisible,
En tous temps un soldat,
Reste alors inflexible.
Mais je ne suis qu'un être,
Ni soldat, ni léger.
Je m'exerce à connaître,
Chaque pas de liberté.
Pour cela il me faut,
Regard clos, mains liées,
Avancer vers les flots,
Guidée vers le plus beau.
Et j'entends les soldats,
Appuyant de leurs pas.
En chantant en patois,
Dépendant de leur roi. 
Je fis ma traversée,
Failli tomber souvent.
La soie, ma préférée,
Me berçait lentement.
Un moment je voulu,
Voir l'intrigue des côtés.
Des appels des élus,
Des rejets des portraits.
Si je penche trop à gauche,
Me voici envoyée,
Dans la sombre poésie 
De moi-même en ébauche.
Si je penche trop à droite,
Je vois très biens d'ici,
Toutes ces folies,
Bien rangées, maladroites.
Il est donc si facile,
De tomber de côté,
Une seconde sans le fil,
Me voici folle à lier.
Parfois j'avoue, j'éprouve,
Ce besoin insatiable,
J'ai besoin qu'on me prouve,
Que ces êtres sont malades. 
Je vais donc tenir bon,
Pour atteindre mon île.
Île de vie, création.
Créative, sans péril.
Et quand la nuit tombera,
Je me joindrai aux fous,
Pour chanter l'opéra,
Et écrire mon dégoût. 



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