lundi 28 décembre 2020

Mère parfaite

Mère parfaite


Une fin de journée,
À la fin de l'été,
Je suis devenue mère,
Pour une vie toute entière.
Et puis trois, et puis quatre,
Me voici à combattre,
Les monstres sous les lits,
Virus et bactéries.
Vous êtes mon trésor,
Mon graal contre la mort,
Mes chéris d'infortune,
Insomnies de pleines lunes.
Je donnerais ma vie,
Pour sauver mes petits.
Mes petits déjà grands,
Mes amours, mes enfants.
Je suis votre maman,
Depuis tout votre temps.
Depuis votre naissance,
Je suis votre influence.
Vous êtes ma substance,
Mon être, mon essence.
Vous êtes tout et trop,
Vous êtes mes héros.
Je vous ai fait du mal,
J'ai suivi mon étoile.
En sortant la grand voile,
Et vivre mon idéal.
Je ne suis pas parfaite,
Souvent dans la tempête,
À voguer sur des crêtes, 
Je viens d'une autre planète.
Je ne suis pas parfaite,
Et j'accumule mes dettes,
Auprès de vos cœurs lourds,
Craignant le désamour.
Pardon mes chers enfants,
Pardon pour le serpent.
Je ne suis pas parfaite,
Pardon pour ma défaite.
Je suis votre maman,
Imparfaite. Et pourtant,
Votre maman poète,
Vous aime de sa planète.



mercredi 23 décembre 2020

Marie 2

Marie 2


Marie n'aime pas laver, 
Ni les plats, ni les verres, 
Ni les sols, ni les couverts, 
Marie préfère jouer.
Jouer avec le gros chat,
Ou bien souvent rêver.
Tout un monde imaginé,
Loin, loin de tous les tracas.
Marie adore danser,
Sortir pour voir ses amis,
Manger du poulet rôti. 
Vivre, et beaucoup pleurer.
Tu es entrée dans ma vie,
Comme une leçon, un cours,
Sans un mot, sans un discours,
Des caprices sans bruit.
C'est une petite fille,
Qui a croisé mon chemin,
Le cœur asséché, à jeun.
Pour guérir sa maladie.
Ce que je ne savais pas,
Marie, je n'en savais rien!
Je ne savais pas combien,
Je m'attacherais à toi. 



jeudi 17 décembre 2020

Pause

Pause


Je crois que cette nuit,
J'ai arrêté le temps.
Il y avait du vent,
Et un ciel un peu gris.
L'air était iodé,
Et les goélands volaient.
Je pouvais voir la paix,
Et la marée monter.
Le phare était discret,
Nous étions sans danger.
Je me trouvais à pied,
Sur le sable encore frais.
Et puis cette chaleur,
Ce grand souffle coupé,
J'ai pris la liberté,
D'arrêter le compteur.
Le temps s'est arrêté,
L'espace d'une seconde,
D'une pause vagabonde,
L'horloge était bloquée.
Le bonheur s'infusait,
L'instant était précieux.
J'avais l'accord des dieux,
Pour cet arrêt discret.
Le temps d'un battement,
Le bonheur était là,
L'horloge s'arrêta, 
Dans mon rêve d'antan.



lundi 14 décembre 2020

Bricolage

Bricolage


J'aime les gens tordus,
Les bricolés, pas droits,
Les hors-limites, sans lois,
Les fragiles, les perdus.
Les étranges, bizarres,
Sortis d'un moule étroit,
Ceux qui cherchent une voie,
Et qui vivent dans le noir.
J'aime le décalage,
Le bien trop, pas assez,
J'aime les gens d'excès,
Qui font preuve de courage.
Exilés, solitaires,
S'accrochant aux voyages,
L'esprit dans les nuages,
Le corps lourd, sur la terre.
Âmes perdues, mes pairs,
C'est souvent dans votre art,
Que je lis votre gloire,
Et toute votre lumière.



Insipide

Insipide


Ne faites pas d'enfants,
Vous feriez une erreur,
N'ayant plus aucune heure,
Pour vivre sans tourments.
Vous n'auriez plus le temps,
De vous épanouir,
De vivre de plaisirs, 
Pour votre vie d'amant.
Ne faites pas d'enfants,
Voguez au gré du vent,
Et soyez oubliés.
Ne faites pas d'enfants,
Faites couler votre sang,
Et pensez au foyer.
Ne faites pas d'enfants,
Ni par deux, ni par cent.
Faites-en des milliers.



dimanche 13 décembre 2020

Bataille

Bataille


Je voulais te protéger,
De la noirceur de mon âme.
Mes mots furent de longues lames,
J'ai installé mon armée.
J'ai pensé t'avoir vaincu,
Ainsi je fêtais ma gloire,
Étourdie par ma victoire,
Alors tu n'es pas venu.
Hurlant ma douleur tout bas,
Pensant crier mon combat,
Je suis restée gisante.
Agonisant de mes coups,
Le visage dans la boue,
Je concède ma défaite.



samedi 12 décembre 2020

Ceci n'est pas une orange

Ceci n'est pas une orange


Mon affaire est sérieuse,
Il s'agit de sortir,
Pour ensuite conduire,
Je me sens courageuse.
L'objectif est trouvé,
Je me trouve à choisir,
Le meilleur des plaisirs,
Déjà imaginé.
Me voici revenue,
Avec mon lourd tribut,
Cinq kilos de fruits frais.
Je vais enfin pouvoir,
Prendre plaisir à boire,
Mon divin jus d'orange.


M'aimer 2

M'aimer 2


Pourquoi m'aimer, au fond ?
Il y a tant de monde,
Tant de cœurs inondent
Cette terre de questions.
Moi je vis à l'envers,
Ne comprends pas le ciel,
Je cherche l'essentiel,
Perdue dans l'univers.
Je ne veux rien promettre,
Je n'arrive pas à être.
Alors comment m'aimer ?
Je veux rêver, voler,
Respirer, vivre cachée,
Impossible de m'aimer.
Je vis seule sur ma terre,
Dans le ciel, dans la mer,
Il ne faut pas m'aimer.


M'aimer 1

M'aimer 1


Tu avais oublié,
Qui je suis, où je vais.
Oubliant mes secrets
Que tu as cru aimer.
On ne m'attrape pas,
Je vole bien trop haut.
Ou je nage dans l'eau.
Mais toujours sans contrat.
Si je fuis jour et nuit,
C'est pour mieux supporter,
Ce qui peut me tuer,
J'évite donc la vie.
Si tu m'aimes il te faut,
Monter sur mon bateau,
Et accepter les vagues.
Si tu aimes ma peau,
Il faut l'aimer dans l'eau,
Ou dans un monde à moi.


Marée haute

Marée haute


Chaque matin je t'observe.
Calme lointaine, hautaine,
Ta position est incertaine.
Imprévisible, tu te réserves.
Chaque matin tu me fascines,
Lente, calme, et silencieuse.
Ou colérique, voire haineuse.
La journée, tu te dessines.
Me laissant là, pétrifiée.
À admirer ta beauté,
Et ta force contenue.
Au mois d'août, ceux qui te connaissent,
Savent bien à quelle vitesse,
Tu te heurtes pour chaque vie.
Chaque vie cachée jusqu'alors.
Bien enterrée, comme un trésor.
Ainsi dressée, furieuse,
Tu la dévoiles.


jeudi 10 décembre 2020

Amoureux

Amoureux


Au retour de l'école,
Je te suis sans un mot.
Tu es belle, frivole,
Et je me sens idiot.
J'ai 8 ans et demie,
Et je suis amoureux.
Je rêve de toi la nuit,
De la récré, à deux.
Depuis le CE2,
Je me trouve sans voix,
Lorsque je vois tes yeux,
Qui se posent sur moi.
Mon cœur bat la chamade,
Lorsque je te regarde.
Je rêve d'une balade,
Moi muet, toi bavarde.
Mon amoureuse à moi,
Mon bonheur est complet,
Lorsque derrière toi,
Je rentre chez moi distrait.



dimanche 6 décembre 2020

Passage

Passage

Tu m'es apparu cette nuit.
Comme dans chaque sommeil.
Mais c'était différent.
Tu venais me rejoindre,
Voulant me retrouver,
Les routes étant complexes
Nous ne pouvions nous toucher.
Nous nous voyions de loin
Sans trouver le chemin,
Nous devions nous contraindre,
À nous aimer de loin.
Je me suis réveillée.
Maman, tu es chaque nuit,
À chercher à me joindre.
Et chaque nuit j'essaie,
D'apaiser ton chagrin.
Alors j'ai allumé,
Et je t'ai dit ces mots.
Maman, tu es aimée,
Mais tu dois t'en aller.
Tu ne peux pas rester,
Près de nous à pleurer.
Maman, un monde t'attend,
Et je t'y encourage,
Vole, on t'y attend,
Au dessus des nuages.
Tu emportes notre amour,
Comme seul bagage,
Et un jour à mon tour,
Je t'y trouverai, sans âge.
Continue ton voyage,
Ne reste plus pour nous.
Tu es un beau nuage,
Vole, vole, jusqu'au bout.
Je te promets un monde,
Immensément d'amour.
Vole, vole vers ce monde,
Vole vole à ton tour.
Dans ce monde de lumière,
Sans espace et sans temps,
Dans ce monde de prières,
Un mystère t'attend.
Vole vole maman,
Et ne vient plus hanter,
Par ton désir ardent,
De ne point nous quitter.
Mon amour t'accompagne,
Et t'enveloppe de vent.
Il faut que tu t'éloignes,
Pour te sortir du temps.
Vole vole maman,
C'est moi qui t'encourage,
Vole vole maman,
Trouves-en le courage.




jeudi 3 décembre 2020

Nue

Nue


Il n'y a que des mots,
Arabesques de beauté,
Pour exposer ma peau,
Mon âme dénudée.
Ces signes n'ont pour certains,
Aucun objet sensé.
Ne portent aucun parfum,
Et sont vides de pensée.
Ces mots posés ainsi,
Sont un moi au présent.
Un remède qui guérit,
Ou une fuite hors du temps.
Ils sont alors la clé,
De ma geôle Isolée.
Ils sont ma liberté,
D'un ailleurs que je crée.


mardi 1 décembre 2020

Claire

Claire


Ce prénom vous habille,
Vous habille, vous habite.
Ce feu dans vos pupilles,
N'offre pas de limite.
Claire, lumineuse, radieuse,
Vous offrez le meilleur.
Vous êtes une veilleuse,
De nos plus sombres heures.
Je perçois le joyeux,
Les souffrances cachées.
Je demande aux dieux,
De mieux vous épargner.
La lumière de vos yeux,
Brillante dans le noir,
Peut, à son tour, viser,
Votre vie en miroir.