mercredi 22 septembre 2021

Viens

Viens

S'il te plaît, je voudrais,
J'aimerais pour de vrai,
Que tu habites ici,
Ici juste à côté.

S'il te plaît, je voudrais,
Qu'à deux on oublie tout,
Qu'on vive just'pour nous,
Sans penser à l'après.

Et on irait sur l'eau,
On ferait des cabanes,
On deviendrait chamans
On vivrait au plus haut.

Dis, tu veux ? S'il te plaît.
Rapproche-toi juste un peu,
On allumera des feux
Autour de notre palais.

S'il te plaît, viens rêver.
On nagera ensemble,
Je sais qu'on se ressemble,
On créera la beauté,

Tu sais, celle qui manque tant,
À notre vie de grands,
Nous prendrons notre élan,
Serons portés par le vent.

Viens me rejoindre ici,
Pour de nouveaux projets,
Pour grimper des sommets,
Viens vers moi, je t'en prie.




Pardon

Pardon

Pardon pour tout
Pardon pour moi
Pardon d'aimer
Pardon d'écrire,
De m'enflammer
De ne pas rire
Pardon encore
D'avoir du mal
Mal à la vie
Bien trop souvent
Pardon d'aimer
De détester,
Tout en excès
Pardon pour toi
Pardon intense
Pardon de porter
Lourdement
Mon existence.
Pardon à toi,
Tu te reconnaîtras.
Pardon de mal
Tenir à toi.



Bribes de.

Bribes de.

Le soleil monte peu à peu, à travers le brouillard installé. On peut le deviner, derrière son mur épais.
Marée de 76, j'observe l'entrée de la baie, je distingue l'eau qui apparaît.
En l'espace d'un instant elle avance avec force.
Elle s'était retirée comme une expiration pour prendre son souffle et s'étaler en silence.
Silence qui contraste avec la force déployée pour qu'existe cette marée.
À son passage, ce paysage mort renait. À chaque mètre gagné la vie réapparaît.
Coques, crevettes, bigorneaux, briniques et gobis semblaient sortir d'une étrange torpeur.
Et toujours ce silence de cette vie grouillante contrastant avec le phénomène qui a lieu sous mes yeux.
Le soleil timide chauffe, malgré tout, les roches de granit incrustées dans le sol.
Tout est calme pour qui ne connaît pas cette poésie.
Derrière l'île Venant on aperçoit le large, et le phare prêt à fonctionner.
Prêt à hurler par delà le brouillard et par delà les vagues.
Et la mer monte encore sortant lentement la vie de son sommeil.
Elle se retirera plus tard, aspirée par la lune, mettant le sol à nu.
Temps suspendu, l'étal. Temps mystérieux, moment de grâce, hymne à la vie.



lundi 20 septembre 2021

Absence

Absence

Un amoureux manque à ma vie,
Un artiste ou un créateur,
Pourvu qu'il ne compte pas l'heure,
Et qu'il embrasse l'infini.

J'attends déjà, depuis longtemps,
Dans mon donjon il est bien tard !
Vite, vite, je me prépare,
Pour le plus doux des courtisans.

Temps fascinant, court ou trop long,
Il y a urgence dans mon cas !
J'arrive à l'automn' de ma voie,
Je veux vivre l'amour à fond !

Vous êtes si lents, rien de drôle.
Le temps avance et devient blanc,
J'ai tant de rêves sur un plan.
Vous le beau prince, moi dans mon rôle.

Et si vous n'êtes pas amoureux,
Faisons semblant, et puis vivons !
Nous fuirons à dos de dragon,
Pour nous sentir les plus heureux.

Je n'ai pas été très gâtée.
Le goût du risque, le goût de l'eau,
Allons-y, prenons un bateau,
Et parcourons la voie lactée.




Consultation

Consultation

Bonjour Docteur, c'est encor'moi,
J'ai toujours mal ici et là.
Mon souffle est court, il se débat,
J'ai une fracture à ma paroi.

Je souffre, pitié, aidez-moi,
Ça tape et cogne, en continu.
Ma tête manque d'absolu,
Ma vie me fait mal ici-bas.

Touchez mon cœur, écoutez-le,
Il bat si peu, depuis longtemps,
Il a besoin d'un traitement,
Un cachet rond, qui rend heureux.

Par ailleurs, pour mon souffle court,
Et pour mes douleurs d'estomac,
Avez-vous eu les résultats,
De toutes mes histoir'd'amour?

Merci Docteur, de m'accorder,
Un peu de votre temps fragile,
Un atelier, un bel asile,
Pour réparer les gens cassés.




Commande

Commande

Je vous demande le silence,
Afin de passer ma commande.
Je veux des rêves et des légendes,
Un dieu pour moi et des croyances.

Je veux nager dans l'océan,
Sentir le paradis perdu.
Pourvu que la vie continue,
Et ne plus voir mourir maman.

Je commande et verse l'acompte,
Pour de l'amour de temps en temps,
Pour l'éternité du présent,
Pour quelques heures que l'on remonte.

Je commande un peu de bonheur,
En livraison à domicile.
De beaux voyages sans péril,
Une histoire douce et sans douleur.

Merci de livrer au plus tôt,
Ma commande est prioritaire.
Livrez-moi vite un sanctuaire,
Une autre vie, loin du chaos.




dimanche 19 septembre 2021

Le pacte (1/2)

Le pacte (1/2)

J'ai signé un contrat,
Un pacte avec la vie.
Je l'écoute tout bas,
Et parfois la défie.
Elle se moque de moi,
Me promet l'infini,
Mais je ne la crois pas,
Car je l'entends qui rit.

Elle a tous les pouvoirs,
Je dois lui obéir.
C'est ainsi, c'est écrit,
Mon paraphe est bien là.
Fière de son prix,
Elle impose son pas.
Vie de rêve au combat,
Je l'affronte, en sursis.

Elle est tout, elle est loi,
Jamais ne négocie,




dimanche 12 septembre 2021

Regard

Regard

Mon Dieu, quelle demeure !
Cette belle maison,
Superbe création,
Transmet tant le bonheur.

Colorée et spacieuse,
On y peut recevoir,
Bien du monde en un soir,
Tant elle est audacieuse.

Ses multiples salons,
Appellent appellent à la quiétude,
Ou encore à l'étude,
De toutes les saisons.

On y entre par la porte,
On se plie légèrement,
Pour découvrir dedans,
Mille plats qu'on apporte.

Ne croyez pas vos yeux,
Ce domaine surprend,
Il fait fuir l'ignorant,
Pour cacher le précieux.

Cette maison est mienne,
Elle est moi toute entière,
Ne faisant de manières,
Que pour les quêtes vaines.

Entrez donc, je vous prie,
Prenez un bon fauteuil,
Et affûtez votre œil,
Pour y voir la magie.




mercredi 8 septembre 2021

Terre-heure (Bataclan)

Terre-heure (Bataclan)

Comment puis-je survivre,
Sur un champ de bataille,
Rester sous la mitraille,
Pourvu qu'on me délivre...

La terre s'est écroulée,
Mes amis émiettés,
J'entends même râler,
Ils vont nous achever.

Et pourquoi, qu'ai-je fait ?
Nous venions écouter,
Rire et surtout danser.
J'ai oublié l'après...

Le temps n'existait plus,
Je vivais dans l'instant,
Des instants bien trop lents,
Pour espérer la rue.

Des corps m'ont protégée,
Il n'y eut aucun cri,
Il n'y eut plus de vies,
Quelques pleurs étouffés.

Je ne sais comment faire,
Pour tenter d'effacer,
L'indicible charnier,
Habitant mes paupières.

Restons donc éveillés,
Pour fair' fuir cet enfer,
Oublier la misère,
Et pouvoir se lever.




mardi 7 septembre 2021

Pas seule

Pas seule

Jamais je ne suis seule,
Mon univers grandit,
Mon visage pâlit,
Je n'y peux rien changer.

Et j'apprends par milliers,
Des connaissances vaines,
L'insipide sans peine,
Simplement pour moi seule.

La vie me rend si veule,
D'être là, acharnée,
Sans pouvoir partager,
Mes réflexions tardives.

Je me garde captive,
Pour ma sécurité,
Par peur des aliénés,
Et parfois je suis seule...