Le graal

Le graal

Je m'en allais joyeuse,

Parmi les champs en fleurs,

Entourée de fraîcheur,

À côté des chartreuses.

Je cherchais le bonheur !

J'ai tout tenté alors,

Méditation dehors,

Et lecture à toute heure.

Parmi toutes ces fleurs,

Je fis un beau bouquet,

De jonquilles, de muguet,

De toutes les couleurs.

Un ruisseau près de moi,

Faisait chanter son eau,

Et le chant des oiseaux,

Me mettait en émoi.

Soudain je comprenais,

La richesse du temps,

La valeur de l'instant,

Je me trouvais en paix.

Le graal ainsi trouvé,

Une journée de mai,

Restera bien secret,

Caché dans mes pensées.

J'en ferai un tableau,

Ma joie explosera,

De couleurs et d'éclat,

Ce sera un cadeau.

Le graal, l'or, le bonheur,

Tout est là sous vos yeux,

Et vous serez heureux,

En ne comptant plus l'heure.

Peinture à l'huile de Laorens Art

La quête

La quête

Petite fille perdue,

Tu es née sans comprendre,

Sans pouvoir te défendre,

Te voici détenue.

La lumière est trop forte,

Et le bruit oppressant,

Cessez les mouvements,

Et fermez bien la porte.

Arrêtez de juger,

Laissez-la respirer,

Pour ne pas angoisser, 

Cette enfant mal-aimée.

Comment être pour plaire,

Que dire qui ne froisse,

Comment prendre une place, 

Comment être sur terre ?

Pauvre enfant, pauvre femme,

Ta voix n'est pas audible,

Et tu es trop sensible,

Pour ces multiples drames.

Corps meurtri par des lames,

Tu mélanges bien et mal,

Proie choisie d'âmes sales, 

Cœur meurtri par des larmes.

Petite fille perdue,

Les volets sont fermés,

Sois en sécurité,

On se fiche de la rue.

Les voisins peuvent dire,

Que tu es bien étrange,

À éviter l'échange,

Vivre comme un vampire.

C'est ainsi, c'est ta vie,

C'est pour mieux te défendre,

C'est pour mieux te détendre,

Que tu es en repli.

Tu t'inventes une histoire,

Une vie d'idéal,

Une vie où le mal,

N'a aucune victoire.

Petite fille perdue,

Tant que je le pourrai,

Je t'accompagnerai,

Dans ta quête

D'absolu.

Aquarelle 2019

Merci 2

Merci 2

Merci pour chaque meuble,

Que vous m'avez confié,

Nous sommes ainsi liées,

Et nous sentons moins seules.

Merci d'avoir été,

Malgré nos vies brisées,

Malgré notre passé,

Une mère à côté.

Tout ce bois à nourrir,

Comme vous le faisiez;

Il sera caressé,

Comme des souvenirs.

Merci d'avoir noué,

Votre vie à la mienne,

Je ressens moins de peine,

Et plus de dignité.

Merci pour ces trésors,

Ces moments d'autrefois,

Qui m'apportent la joie,

Dans mon âme et mon corps.

Merci pour ces objets,

Qui jalonnaient ma vie,

Et qui n'ont comme prix,

Qu'un chemin de projets.

Vous êtes le capitaine,

D'un solide navire;

Interdit de gémir,

Vous cachez votre peine.

Merci pour tout et rien,

D'être toujours présente,

D'être si importante,

Dans nos vies pour demain.

Vous refusez d'entendre,

Qu'on puisse vous aimer;

Je vais donc vous prier,

D'accepter et de prendre.

Disparu

Disparu

Il y a quelques heures, tu jouais dans le bois,

Lorsqu'en une seconde, tu avais disparu,

Me laissant les yeux vides, mes paroles sans voix, 

Impossible, impensable, je me sentais perdue. 

Ce vide, cette absence, ont été infinis,

La nuit fut suspendue, aux ténèbres béantes,

Tu nous es revenu, comme un soleil béni,

Stupéfaite de comment, de questions, de pourquoi. 

Mon compagnon de vie, mon ami et ma joie,

Je chanterai pour toi, devant tes yeux de chien,

Que tu saches à jamais, que tu es tout pour moi, 

Nous sommes tous deux unis, d'un invisible lien. 

Joue, cours, saute et aboie, je gratte ma guitare,

Du bonheur retrouvé, il me faut quelques sons,

Nous chanterons ensemble, devant un feu ce soir, 

Et nous fredonnerons, ainsi à l'unisson. 

Idéal

Idéal 

Je rêve de douceur,

De caresses et de mer,

De musique dans l'air,

Et de chanter les heures.

Je rêve de mots doux,

Aussi fins que le verre,

Murmurés à la terre,

Ou alors dans mon cou.

Je rêve la liberté,

Liberté d'être moi,

Liberté de ma voix,

Liberté d'exister.

Je rêve d'amour fou,

De m'aimer à jamais,

D'aimer les imparfaits,

Le bonheur qu'on secoue.

Je prie pour un instant,

De tiédeur et de grâce,

D'être celle qu'on embrasse,

Comme on berce un enfant.

Je prie pour ce bonheur,

Ces secondes infinies,

Cette force de vie,

Une terre de douceur.

La bretonne

La bretonne

Il est tôt ce matin, dans la lande bretonne.

Je cours à perdre haleine, évitant les genêts. 

Le froid brûle mes mains, j'entends mon cœur qui tonne.

Je cours dans la bruyère, serrant mon beau bouquet.

La brume nous cachera, et nous serons heureux.

Tu es parti longtemps, je t'ai vu arriver.

J'ai guetté l'horizon, et coiffé mes cheveux.

Mon marin va rentrer, mon amour bien-aimé.

Nous pourrons nous marier, au milieu des genêts.

Nous aurons des petits, des enfants de pêcheur.

Ils prieront Marie, avec mon chapelet.

Mais tu nous reviendras, et tu auras des fleurs.

Peinture Laorens Art

Ouest

Ouest

Presque entourée de bleu,

Existe une contrée,

Elle est une beauté,

À faire briller les yeux.

Parmi lierre et fougères,

Ou plantes inventées,

C'est dans les monts d'Arrée,

Que coulent les rivières.

Brocéliande à côté,

L'ankou, les trolls, les fées,

Il nous faut nous méfier,

Même des chevaliers.

Le granit est solide,

Et la roche tremblante,

La Bretagne et ses plantes, 

Rassemblent tous les druides.

Des thoniers groisillons,

Aux goémoniers de l'ouest,

Des feu-follets en fête,

Au rythme des pardons.

Même jusqu'à Morlaix,

On entend les épouses,

Les mains serrant leur blouse,

Pleurant leur islandais.

Bretagne verte et bleue,

Mon cœur est dans tes terres,

Mon cœur est dans tes mers,

Terroir de mes aïeux.

Peinture Laorens Art

Saint Valentin

Saint Valentin

Allez, viens mon amour,

Partons là, maintenant,

Nous partons sans retour,

Tout nous attend devant !

Laisse tes pleurs derrière,

Ne réfléchis à rien,

Pas de pas en arrière,

Donne-moi vite la main.

Allons droit dans le vent,

Et nager dans l'eau claire,

Partons le cœur battant,

Dans un autre univers.

Un monde tout à nous,

De rires et de folies,

Un monde sans à-coups,

Illuminé la nuit.

Allez viens mon amour,

Vivons à l'infini,

Faisons tous deux le tour,

De mille et un pays.

Je nous vois dans l'écume,

Sauter sur chaque vague,

Eperdus dans la brume,

Fuyant notre goulag.

Viens vite et courons loin,

L'univers est à nous,

Nous n'avons nul besoin,

De vêtements sur nous.

Un château nous attend,

Quelque part dans le ciel,

Il est pour les enfants,

Il nous donne des ailes.

Alors vite partons,

Embrasser les nuages,

Et vivre sans raison,

En oubliant notre âge.

Mon amour, mon enfant,

Mon moi tant oublié, 

Fillette du présent,

Partons les mains liées.

Peinture Peter Adderley

Lotus

Lotus

Il est né flamboyant,

Bien rapide et puissant,

Dynamique et confiant,

C'était un cœur d'enfant.

Ralenti, par le temps,

À été déchiré,

Pour être rapiécé, 

Il s'est serré souvent.

Fréquemment emballé,

Il a parfois cogné,

À en être terrassé,

Et trop souvent brisé.

Mon cœur est essoufflé,

De s'être tant ouvert,

D'avoir fait tant de guerres,

Pour être juste aimé.

Je l'ai mis sous scellés,

Le temps d'une jachère,

Un exil temporaire,

Il reste à l'atelier.

Cœur en reconstruction,

Il reprends des couleurs,

Entouré de douceur,

Évitant les tensions.

Après restauration,

Il sera à nouveau,

Riche comme un cadeau,

Pour vivre des passions.

Peinture à l'huile Laorens Art

Emotions

Emotions

Il n'est pas transparent,

Il est là et bien droit,

Debout, marchant sans voix,

Il absorbe le vent.

Il absorbe comme il boit,

Le bruit, le son, les notes,

Les coups, les cris, les votes,

Nu, fragile, il vous voit.

Corps docile, désarmé,

Aimant à émotions,

Dévidoir à passions,

Il est mon mal-aimé.

Je m'en vais travailler,

Une cotte solide,

Résistante à l'acide,

Pour ce corps trop entier.

Ma cotte sera dorée,

Lumineuse, flamboyante,

Sera toute puissante,

Pour mon corps bien-aimé.

Merci

Merci

Le temps est gris et pluvieux,

Les nuages semblent lourds,

Pas un bruit aux alentours,

Il suffit d'ouvrir les yeux.

Rien ne se passe aujourd'hui,

Une journée très banale,

Tout pourrait aller mal,

Et pourtant tout me séduit.

Ces minutes délicates,

Ces secondes suspendues,

Ces souffrances bien perdues,

Loin derrière dans les dates.

Le gris du ciel est si beau,

Qu'il en devient presque bleu,

Bleu de la mer, bleu du feu,

Bleu de la vie et de l'eau.

Mon cœur chante, danse, et vogue,

Sur cette mer bleue de sang,

Bleu vital, souffle d'instants,

J'en arrive à l'épilogue.

Cet instant, là, maintenant,

C'est étrange, je vous l'assure,

Je sens comme une brûlure,

Venant du cœur ondulant.

J'y pose mes mains et prie,

Je m'adresse à tous les dieux,

Merci pour ce temps précieux,

Ce grand bonheur d'être en vie.

Syracuse

Syracuse

Je voudrais des couleurs, et des portes ouvertes.

Des fleurs dans les ruelles, et des fenêtres vertes.

Je veux imaginer, les commerces d'antan.

Les religions liées, et Archimède, allant.

Écrivant et marchant, inspiré par la mer,

Éclatante de bleu, nombreux y déferlèrent.

Ville belle et chantante, tu attires, tu aimantes,

Ville blanche et brûlante, tu ennivres et tu hantes.

Rue poissonnière

Rue poissonnière 

Quelques roses bien agencées, choisies avec simplicité.

Teintes, tiges bien étudiées, tout détail est examiné.

Le bouquet n'est pas ordinaire, il est bien peu pour qui ne sait.

Un symbole du temps passé, un merci pour ce qui était.

Merci se dit de cent façons, nous avons choisi cette rose.

Le temps passe et nous sommes là, accompagnant la porte close.

De beaux printemps ont défilé, et votre vie prend un virage.

Ces quelques roses sont la vie, qui se poursuit, qui n'a pas d'âge.

Le port attend votre présence, pour prendre vie sous vos pinceaux.

Votre avenir ensoleillé, vous mènera au bord de l'eau.

Vos nombreux dons exceptionnels, feraient rougir les architectes.

Vos connaissances en tous domaines, méritent bien qu'on vous respecte.

Ces quelques roses ainsi offertes, sont de l'amour à l'état pur.

Lorsque les mots nous font défaut,

On s'en remet à la nature.

Symphonie

Symphonie

Du néant sombre ou transparent, venant d'un vide de silence.

Des limbes épaisses et mystérieuses, bruits étouffés de toute absence. 

De l'indicible originel, naissent quelques notes généreuses.

Parmi le rien étourdissant, viennent des notes bienheureuses.

D'abord timide et balbutiante, comme par crainte de la vie,

La chose arrive peu à peu, à donner vie à tout son cri.

Les notes harmonieuses posent, emplissent l'espace de leur clarté.

À l'apogée, la création, une symphonie nous est née. 

Peinture à l'huile "Naissance d'une symphonie" 

Laorens Art