vendredi 31 juillet 2020

Vivre

Vivre


Il y a déjà un an,
Je faisais ce trajet.
Ton corps était vivant,
J'avais besoin de paix.
Qui aurait pu prédire,
Imaginer, concevoir,
Qu'un seul, et court soupir,
Mettrait fin à l'histoire.
Nous sommes ainsi faits,
Impossible de croire,
Qu'à la minute d'après,
La Vie fait son devoir. 
Lorsque mon tour viendra,
C'est dans l'ordre des choses,
Le monde s'arrêtera,
J'en suis sûre, ça s'impose ! 
Les fleurs fâneront,
La vie disparaîtra,
Les arbres tomberont,
Mon univers suivra.
Comment serait-ce possible,
De penser un instant,
Que je puisse être faillible,
Une poussière dans le temps.
Et pourtant il paraît,
Après observations, 
Quand je trépasserai,
Les bourgeons fleuriront.
Les arbres grandiront,
Et la terre tournera,
Ça dépasse la raison...
De la vie après moi.
Des coquilles s'ouvriront,
Des yeux s'éblouiront,
Des rires éclateront,
Et des enfants naîtront.
Je suis bien inutile
À cette belle terre. 
Cet univers fragile,
Sera mon sanctuaire.
Je préfère penser, 
Que la terre tourne pour moi,
Ce mensonge assumé,
Panse mon désarroi.



jeudi 30 juillet 2020

Liberté

Liberté


Je me sens enfin libre,
De rire et de pleurer,
J'entends mon cœur qui vibre,
D'exister et crier.
Je peux avancer seule,
Sans bague ni collier. 
J'ai mis dans un linceul,
Des douleurs délayée.
Je peux donc avancer,
Telle une équilibriste,
Sur une corde tirée,
Sans craindre d'être triste.
Merci à tous ces êtres,
Merci à toutes ces mains.
À présent je peux naître,
Sans crainte du lendemain.
Merci mon accoucheuse,
Et autres mains avant vous;
La vie est merveilleuse,
Derrière tous ces remous.
À moi les grands espaces,
À moi la liberté,
À moi de prendre ma place,
Dans mon monde enchanté.



mercredi 29 juillet 2020

Asp...

Asp...


Asperger
Aspergée
Asperge
J'asperge une asperge.
Asp-irer
Asp-ire
Asp-ic
J'aspire un aspic.
J'aspire un aspic en aspergeant une asperge.
Aspi-ration
Ration
Ratio
Ratio d'aspi
Aspie
Asperger


Étiquette

Étiquette


-Serais-je une étiquette ?
Bien sûr que non, Madame.
Mais elle est là, muette,
Est lourde et me condamne.
- Je vous demande votre aide.
J'attends de vous, Madame,
Une potion, un remède,
Une écoute de mon âme.
-Mon étiquette est lourde,
Je vous demande votre aide,
Et non pas d'être sourde,
Ou d'alourdir ma peine.
-Pardonnez-moi mes mots,
Mais vous vous êtes trompée.
Pour alléger mes maux,
J'espérais une alliée.
-Je n'ai jamais choisi,
D'avoir une étiquette,
Mais puisque c'est ainsi,
Il me faut une recette.
-Après un long chemin,
J'ai trouvé des réponses,
Un remède pour mon teint,
Une vie qui s'annonce.
-Par une autre étiquette,
Je remplaçais l'ancienne,
J'avais une baguette,
Pour une vie aérienne.
-Vous vous trompiez, Madame,
Car aujourd'hui je sais,
Que même sans vos armes,
Je me sens dans le vrai.
-Merci pour ce refus,
D'accepter l'étiquette.
Car ma colère venue,
J'ai compris toute ma quête.
-Aujourd'hui je m'envole,
Mon étiquette cachée,
Bien présente et frivole,
Elle m'offre la liberté.




mardi 28 juillet 2020

La lumière

La lumière


Écrire tôt le matin,
A la fin de la nuit,
Est un plaisir divin,
Et mon sourire luit.
Vous dormez tous encore,
Vous êtes dans vos beaux rêves.
Vous êtes confiants, si forts,
De vivre cette trêve.
J'aime penser parfois,
Que je ne suis pas seule,
À vivre autant de joie,
En buvant mon tilleul.
La nuit tout est possible,
L'imaginaire s'amuse,
La vie même est paisible
Et notre horloge ruse!
Je vais bientôt dormir,
Au doux petit matin.
Gardant un doux sourire,
De mon cerveau mutin.
Encore une seconde,
Pour vivre ce temps-là.
La lumière vous inonde,
Et moi, je ne suis plus.


Évasion

Évasion


Je suis si fatiguée,
De ces tristes nouvelles,
De ces gorges déployées,
De ces bruissements d'ailes.
Je suis si fatiguée,
De vous entendre geindre,
De ces violences actées,
Tristes tableaux à peindre.
Je suis si fatiguée,
De ces sempiternelles
Haines, insultes imitées.
J'ai besoin d'une vie belle.
Une belle vie pour y vivre,
Chanter, peindre et écrire.
Je voudrais lire un livre,
Y entrer me blottir.
Je suis si fatiguée.


dimanche 26 juillet 2020

Hors-temps

Hors-temps


Il est déjà cinq heures,
Et tu dors doucement.
Cela fait quatre longues heures,
Que tu as tes huit ans.
Tu grandis mon bébé,
Mon petit, mon trop grand.
Mon soleil, mon été,
Mon étrange, différent.
Tu as toujours compris,
L'injustice du monde,
Et tu as toujours pris
Les coups sans y répondre.
Tu es un philosophe,
Un sage bien avant l'âge.
Et quand on t'apostrophe,
Tu es sur ton nuage.
On ne peut te mentir,
Tu lis entre les lignes,
Tu sais toujours sentir
En nous, le moindre signe.
Tu as grandi trop vite,
L'âge n'a aucun sens.
Tu vis, comme en orbite,
Hors du champs, et tu penses.
Tu penses en permanence,
A la vie, à la mort.
Tu as besoin de sens,
Pour accepter ton sort.
Mon petit, mon trop grand,
Je voudrais t'épargner,
La dureté des gens,
Et ce qui fait pleurer.
Un soleil s'est levé,
Il y a huit années,
Tu as tant apporté,
Tu dois être protégé.
Mon enfant, dernier né,
Je t'aime infiniment.
Et ces mots alignés,
Sont des traces sur le temps.
Trace d'amour infini,
Écris en quelques vers,
Pour dire que toute notre vie,
Nous serons l'univers.




Plouf

Plouf

Quel bel après-midi,
Passé sur la rivière.
Nous étions réunis
Pour profiter de l'air.
Même des musiciens
Jouaient sur une rive,
Voulant créer un lien,
Entre rêve et eau vive.
Comme j'étais heureuse,
De vous voir batailler.
Vos pagaies malicieuses
Disparaissaient, volées.
Puis vous vous êtes jetés
Dans cette eau accueillante,
Ce fut une journée,
Une fresque, charmante;
Parfaite, à ceci près,
Qu'un son a tout changé.
Un "plouf", comme fait exprès...
Pour marquer un arrêt.
J'ai pris plein de photos,
De vous riant, jouant,
Nous étions bien sur l'eau,
Le bonheur n'a qu'un temps.
Le ciel s'est assombri,
J'ai constaté, aphone,
En une seconde, un bruit,
La chute de mon smartphone.



mercredi 22 juillet 2020

Absence de mots


Absence de mots


Je voudrais te décrire
La beauté des grands chênes. 
J'aimerais t'entendre rire, 
Te baignant telle une reine.
Te parler et t'entendre, 
Écouter tous tes sons. 
Demander pour décembre, 
En sachant que c'est non.
Et me plaindre à nouveau, 
Pour avoir ton amour.
Parler de tous nos maux, 
Laissant passer ton tour...
Je voudrais t'écouter, 
Et de dire ma souffrance, 
D'avoir cru tout cerner, 
Mais j'étais en errance.
Se pensant opposées,
Nous n'imaginions pas,
À quel point ton aînée, 
Était proche de toi.
Il n'y a pas de mots, 
Pour décrire cette souffrance, 
Ton absence, ce vau l'eau,
Vide, non-présence.
Nous parlions du temps, 
En effet il en faut. 
Tu as raison Maman,
Il est toujours trop tôt.



Baisers volés

Baisers volés
Baisers cachés
Baisers forcés
Baisers imposés
Baisers infligés
Baisers sociaux
Baisers familiaux
Baisers éduqués
Baisers déviés
Baisers violés




lundi 20 juillet 2020

Il est déjà trois heures

Il est déjà trois heures.
Dans cette grande maison,
Où règne la tiédeur,
De sommeils sans un son.
L'idée me trotte déjà,
Depuis notre soirée.
Elle ne me quittait pas,
Aux bonnes nuits coutumiers.
Cette bâtisse ancienne,
Offrant un grand espace,
Riche d'une histoire terrienne,
La piscine close m'appelait.
À trois heures trente je tente,
Sans briser de beaux rêves,
-Sans cogner la charpente-
Je tente une descente.
Quatre heures et pas un bruit,
J'ai la piscine pour moi.
Je nage dans la nuit,
Libre de toute loi.



samedi 18 juillet 2020

Après vingt-six années

Après vingt-six années,
De mater-nité, mater-nage,
Me voilà délivrée
Pour profiter de l'âge !
Mes enfants je vous aime.
Et pourtant je jubile !
Je n'ai pas le teint blême,
Et je danse bien agile.
Après toutes ces années,
Je m'autorise enfin,
À chanter et jouer,
Librement sans gamins !
Vous me pensez bien triste,
Du vide qui m'entoure.
Mais je suis égoïste,
Et profite pour un jour.
Ce jour, je vous retrouve,
Et ma fête s'arrête. 
Je me transforme en louve,
Jusqu'à la prochaine fête. 





vendredi 17 juillet 2020

Pourquoi cette voiture ?

Pourquoi cette voiture ?
Elle semble si banale.
Pourtant c'est mon futur
Que je regarde, pâle.
Pour la toute première fois,
Chaque amour de ma vie,
Vit comme un grand exploit,
De partir réunis.
Mon cœur est en chacun,
Rassemblés ils sont forts.
Rassemblés ils font un,
Ma mission est au port. 
Volez mes oisillons,
Roulez mon avenir,
Vivez donc vos passions,
Et gardez le sourire.
Capitaine de bateau ,
Je suis fière de mes mousses. 
Vous êtes mes matelots,
Les vents de dos vous poussent.
Quand vous prendrez la barre,
Vous suivrez bien le cap.
Vous êtes, comme moi, à part,
Un trésor qu'on n'attrape. 
Mais pour ce soir mes mousses,
Larguons vite les amarres. 
Demain nous serons tous,
En vacances quelque part. 🌴



mercredi 15 juillet 2020

Je préfère les mésanges



Je préfère les mésanges.
Mais c'est un étourneau,
Qui fait consciencieusement,
Son beau nid, chaque année.,
Au-dessus de ma chambre.
Je les vois s'affairer,
Préparer le grand jour,
En faisant de ce lieu,
Un beau nid bien douillet.
Je le vois chaque jour,
Et si je le voulais,
Je pourrais le toucher. 
Ces étourneaux ont su où trouver le calme.
Ma vie d'ermite ne leurs a
Visiblement point échappée.
Les voici en sécurité,
Et moi aux aguets.
M'endormant qu'au matin,
Chaque année je l'attends,
L'éclosion de la couvée.
Quel moment merveilleux.
J'entends ce doux vacarme,
Inexistant juste avant. 
Puis j'observe les trajets du parent nourricier,
Pendant que l'autre, bombé,
Monte la garde fragilement.
Ça peut sembler puéril.
De s'émouvoir ainsi,
D'un couple qui se choisit,
Et d'une mise en scène.
Immuable, sempiternelle.
Cette fragilité, ces purs moments de grâce,
Cette vie au présent. 
Nous rappelle notre passage, et la beauté du temps.




mardi 14 juillet 2020

Exilé

Exilé


Pour toi mon cher garçon,
J'écris ces petits mots,
Qui ne sont rien, au fond,
Qu'une crème sur des maux.
J'aurais pu dire "bobos",
Car malgré tes 30 ans
Cette plaie dans ta peau,
Nécessite une maman.
Cette maman absente,
Partie à tes trois ans,
Laisse une plaie béante,
Et tout n'est que néant.
Tu es en équilibre,
Ça ne peut être pire. 
Pour ce choix tu es libre,
Juste vivre, ou mourir.
Mon ami, mon enfant,
Mon trente ans de trois ans,
Dans mon cœur de maman,
Je veux te voir vivant.
J'ai un cœur bien grand,
Qui peut y abriter, 
La souffrance des enfants
Des adultes, des aînés.
Je ne dirai pas ton nom,
Toi qui cherches les clés. .
Ton père aime son garçon,
Né d'un amour brisé.
Avec ce lourd fardeau,
Tu dois trouver ta voie,
Ta maman, de là-haut,
Guide chacun de tes pas.
C'est pourquoi elle m'a mise,
Sur ta voie aujourd'hui,
Pour qu'à travers sa brise, 
Je te guide vers la Vie. 



vendredi 10 juillet 2020

Pour Armelle


Interprétation: Sandy Barnett 

Martyrs

الوحدة
لكل هؤلاء المنفيين
أود أن أقول آسفة.
 انتم بعيدون عن أرضكم
تبقون مبتسمون.
هؤلاء الجبال و تلك الوديان ،
هذه الروائح ، عائلاتك.
أشعر أنني من بينكم ،
 بالقلب ، بالتأكيد.
وأنا معجب بكم كثيرًا ،
 بشرفكم الحالي.
كرمكم ،
مرونتكم.
أشعر انب باني مسؤولة ،
من بين كل هذه الجثث المتبعثرة ،
من بين كل هؤلاء المنفيين ،
لأن ولدت في الجانب الآخر.
آسفة لجميع إخواني ،
آسفة لجميع أخواتي ،
آسفة للأسر المكسورة ،
آسفة البشرية

Sofiane, pour toi, pour ta maman dont je n'ai pas de qualificatif...
Mohammed, ton papa Azed Kad... Et tant d'autres.
Et pour tous ces hommes qui meurent sans patrie, de n'être pas français, et de ne plus être de chez eux. Ces hommes qui meurent ici, dans des foyers.. Bien seuls.
Pour ces regards usés et cette pudeur intacte.
Pour cette femme croisée sur sa terre d'origine. Martyr toute sa vie, remplaçant un père mort. Elle aurait pu être moi, et j'aurais pu être elle.
Pour toutes les personnes exceptionnelles croisées dans ma vie. Ici ou là-bas.
Je j'ai rien fait de mal, mais si personne ne le dit, je veux le crier haut et fort. Pardon. Si vous l'acceptez.



L'accoucheuse

L'accoucheuse


Vous vous reconnaîtrez,
C'est une telle évidence.
Vous avez su trouver
Mon royaume, mon essence.
Comment vous remercier,
Combien demandez-vous, 
Pour m'avoir accouchée
De ces années de boue?
Comment pourrais-je dormir,
Après vous avoir lu.
Vous avez su décrire,
Mon âme mise à nue.
Me voici nouveau-né,
Tout tiède, à peine sorti.
Et votre habileté 
Permet un second cri.
Merci mon accoucheuse,
Un merci pour la Vie.
Je me sentais fiévreuse,
Et vous m'avez guérie.
Grâce à vous j'ai des ailes,
Pour m'envoler de joie,
Je remercie le Ciel,
D'avoir croisé vos pas.




jeudi 9 juillet 2020

Interdits

Interdits

Qu'on me touche le corps,
Sans y être invité,
Et me voici dehors,
D'un corps inanimé.
Une main dans le dos,
Une caresse futile,
C'est ainsi un veto
Clairement transgressé.
Je n'étais pas l'image,
Pas càline, trop sauvage, 
De l'attente familiale,
Une poupée en mirage.
Le fameux mouton noir,
L'enfant inattendu,
Le vilain p'tit canard.
D'une famille déçue.
Poupée je n'ai été,
Ni douce ni fragile,
Mais plutôt entétée,
Bien gênante dans la file. 
Mais aujourd'hui encore,
Ne posez pas vos mains,
Sur ce malheureux corps,
Bien trop souvent déchu.



mardi 7 juillet 2020

Sans retour

Sans retour


Cette sphère infernale,
Ou tout autre figure.
Aspirante, béante,
Elle ne laisse aucune vie.
Je vis dans un désert,
Où l'imagination fertile
Permet de se nourrir
Et de vivre un instant.
La tentation est là,
Évidente, provocante,
Promettant la beauté,
Le calme et l'apaisement.
Il faut alors lutter,
Mais le mot n'est pas fort.
Il faut alors gagner
Au plus haut des charognes.
Car ce n'est qu'à ce prix,
De guerre sans merci
Qu'on peut  donc espérer
L'agonie ou la Vie.





samedi 4 juillet 2020

Aveux

Aveux


À la demande générale, 
Voici mes quelques vers, 
Sur un sujet crucial, 
Une parcelle d'univers.
J'assume et revendique, 
Le droit fondamental, 
D'être véritable geek, 
Depuis ce jeu génial.
Asp'île est mon domaine, 
Mon refuge en pixels, 
Et j'y suis souveraine, 
Reine d'un monde parallèle.
Sans âge ni soucis, 
J'y cultive mes graines, 
Je ramasse mes fruits, 
Bienheureuse et sans peine.
La météo varie, 
J'adapte mes tenues, 
Et je vends mes produits, 
Aux deux frères bien connus !
Ainsi passent mes heures
Dans ce monde idéal, 
Ce féerique ailleurs,
Qui rend les jours viables.
Chers enfants, soyez sûrs,
Que tout cela passera,
Mais une autre aventure
À coup sûr, m'envolera.



vendredi 3 juillet 2020

Six heures

Six heures


Il est déjà six heures,
Que la nuit passe vite !
Ce moment de bonheur,
Chaque jour se mérite.
C'est une parenthèse,
Des instants suspendus,
Des secondes où se taisent,
Les bruits et les chahuts.
Ce monde-là m'appartient,
Je m'y sens toute puissante,
Je n'ai plus aucun frein,
Et mon rôle s'invente.
Comme ce silence est bon ! 
Il libère mon âme,
De ses chaînes de plomb.
Ainsi je peux créer,
Exister, voyager.
Et dans la nuit sacrée,
J'existe, en liberté.



L'humain

L'humain


De Balzac à Hugo,
Je me délecte tant,
De tous ces jeux de mots,
De cet air d'antan.
Longtemps, j'ai traversé,
Ce siècle fascinant,
Par leur plume, dessiné,
Disséqué, par fragments.
Merci pour vos écrits,
Génies d'un autre temps.
Merci d'avoir permis,
Que j'observe les gens.
Depuis mon plus jeune âge,
Je vis en vous lisant.
Et c'est au fil des pages,
Que je touche le présent.
Vous me teniez la main,
Chaque jour,  en marchant.
Pour trouver mon chemin,
Au milieu des passants.