samedi 30 janvier 2021

Repos

Repos


C'est la fin de semaine,
Pas d'enfant, pas d'horaire,
Je n'ai plus rien à faire;
Je me sens souveraine.
Je m'entends respirer,
Le temps est ralenti,
Je ne crains pas la nuit,
Je vis ma liberté.
J'observe ce qui m'entoure,
Je regarde la vie,
Elle se fait poésie,
Qui inspire l'amour.
J'observe et je contemple,
Ces trois jours de repos;
Je suis dans mon château,
Grande reine d'un temple.
Je n'entends pas un bruit,
J'occupe mon espace,
C'est un moment de grâce,
Ces instants de la nuit.
Je vois bien ma fortune,
De vivre cette paix,
Ainsi, dans mon palais
Cette nuit de pleine lune.



mardi 26 janvier 2021

100

100


Longtemps j'ai eu cent ans.
Depuis que je suis née.
Non, je me suis trompée.
J'avais soixante années.
Puis le temps est passé,
Et lorsque mon drame fût,
Je me senti perdue,
Le temps s'est envolé.
Ma tête s'est figée,
Mon corps s'est transformé,
Il n'a plus fonctionné,
Là, j'ai eu cent années.
Je voyais bien la vie,
S'agiter devant moi.
Spectatrice en émoi,
Je vivais de mon lit.
Comment guérir de ça ?
Je ne sais pas encore,
Fondre du plomb en or,
Aiderait mon état ?
Il me faut une potion,
Docteure, c'est une urgence,
Pour retrouver du sens,
À ma reconstruction.
Ma tête doit savoir,
Qu'elle n'a pas cent années,
Qu'elle pourrait profiter,
De la joie, de l'espoir.
Et comme un vieux jouet,
On bricola mon corps,
Afin d'être en accord,
Avec mon cœur brisé.
Remontons la machine,
Huilons-en les rouages,
Voyons des paysages,
Défions la médecine.
Si une personne a vu,
Un corps, quarante-huit ans,
Et cerveau endurant,
Prévenez l'institut.
Tout doit être assemblé,
Resserré, vérifié,
Afin de remédier,
À cette vie faussée.
C'est urgent, sachez-le,
Je dois vivre et nager,
Vivre mon âge, danser,
Sans la peur d'être vieux. 



vendredi 22 janvier 2021

Anniversaire

Anniversaire 


C'est mon anniversaire,
Voici le jour venu,
Où toute ma tribu
Vient fêter cet enfer !👀
Je déteste la bière,
Mais pour ce jour unique,
Je fais fi de l'éthique ,
Pour être saoûle à terre !😁
Mes enfants je vais bien,
Ne vous inquiétez pas,
Ne venez pas chez moi,
Il me reste du vin !🍾🥧🍰🍷
Ainsi je fêterai,
En étoile de mer,
Toute ma vie d'hier,
Et le temps de l'après.
Je me vois bien danser,
Les yeux clos, titubant.
Tombant sur mon séant,
D'avoir aussi fumé !🤓😜
Et oui, quarante huit ans,
Et je fais mon bilan,
Celui du temps présent...
Un chien et quatre enfants !🦮🐷🐷🐷🐷
Je cesse mes bêtises, 
Mais je goûterai du vin,
Il sera mon soutien,
Pour cette année de prise !
Ok, d'accord, j'arrête.
Merci tous mes amours,🐷🐷🐷🐷🐷🐷(4+2)
De venir dès ce jour.
Pour penser à la fête ! 



jeudi 21 janvier 2021

Fœtus

Fœtus


Il est un bel endroit,
Que tu aimes revoir,
Quand tu as peur du noir,
Ou que tu perds la foi.
Le vent souffle dehors,
Le temps est agité.
Tu sembles bien troublé,
En attendant l'aurore.
Ce cordon invisible,
Est très utile parfois,
Lorsque tu te noies,
Et que rien est visible.
Quand la nuit te fait peur,
Et que grandir t'effraie,
C'est lentement, inquiet,
Que tu cherches mon cœur.
Durant une courte nuit,
Te voici en voyage,
Plus rien ne compte, pas d'âge,
Un temps au paradis. 
Retrouvant l'idéal,
À côté de ma peau,
Tu te loves bien chaud,
En position fœtale. 



mardi 19 janvier 2021

Exil

Exil


La comédie humaine,
C'est là que j'ai appris,
Chaque soir, dans mon lit,
Les raisons de ma peine.
Une vie sans comprendre,
Comment parler au monde,
À lutter, chaque seconde,
Et devoir me défendre.
Je découvre chaque jour,
Des murs infranchissables,
Et je me sens coupable,
D'être seule dans ma tour.
Depuis ma tendre enfance,
Je vis à contre-vent,
Je vis dans un roman,
Où explosent mes sens.
Je vois en poésie,
Et j'ai cru bien longtemps,
Que le monde, les gens,
Voyaient ainsi la vie.
Sans pouvoir l'expliquer,
Je peux rester des heures,
Sentir battre mon cœur,
Observant la marée.
La musique m'habite,
Chaque cellule pétille,
Et mon esprit frétille,
Devant une marguerite.
Mon imagination fertile,
Sauve mon existence,
Car il est une distance,
Entre vous et mon île.
J'ai pourtant tout tenté,
Observé, étudié,
Et malgré les années,
J'ai toujours échoué.
Bien seule sur mon île;
Si vous tendez la main,
Je montre le chemin,
De ma vie en exil.



dimanche 17 janvier 2021

Judas (Écrit à la demande de G. Sauleau-Guégan)

Judas (Écrit à la demande de G. Sauleau-Guégan) 


Tout était gris à cette époque.
La vie avait perdu ses teintes,
Nous priions toutes les saintes,
Que cessent désormais ces chocs
Petite fille, un arbre me faisait rêver.
Donnant des couleurs à la vie
Laissant de l'espoir aux soucis
Cet arbre faisait voyager.
Plus tard, mariée, dans une longère,
Mon père m'offrait ce très bel arbre.
De Saint-Yves à Larmor, son havre.
Il était magnifique et fier.
Il fleurissait de rien, 
Du rire des enfants,
Du chant des oiseaux, 
Du soleil qui tapait,
Et du bon temps passé.
La longère fut ainsi vendue,
Emplie de ses souvenirs,
L'arbre de judée, silencieux,
Fut inclus dans l'issue.
Ah, si j'avais su !
Si je m'étais doutée !
Et mes larmes ont coulé... 
Ah si j'avais su,
Que l'arbre de mon père fut arraché à sa terre, pour pourrir loin des siens.
Lui, si fin, si subtil,
Entre des dents d'acier.
C'est ainsi que l'on traite,
Une vie de souvenirs.
L'arbre de judée peut offrir mille promesses,
Mais il sait aussi pendre celui qui les trahit. 
Ce ne sera pas mon père,
Mais un jour j'offrirai,
À qui en a besoin,
Un judée comme mon père.




Petit caïd

Petit caïd


J'ai besoin d'aide pour
Comprendre la bêtise.
Les long rires moqueurs,
Et ceux qui encouragent.
J'ai besoin d'aide pour
Comprendre ce qu'est tuer,
De ses milles manières,
Ce qu'est tuer pour le bien.
Et ceux qui encouragent.
J'ai besoin d'aide pour
Sortir aux yeux de tous,
Et subir l'incompris.
Rentrer vite se cacher
Car des bombes peuvent tuer.
Ceux qui n'y sont pour rien.
J'ai besoin de comprendre,
Pourquoi l'absurde,
Pourquoi l'horreur,
Et ceux qui l'encouragent. 
Devrions nous naître mort ?
Mais il manquera le sang.
IIl y a tant de gens,
Qui meurent.
De froid, de chaud, de maladies
De tortures, d'esclavage,
De bébés offerts au Noël d'un timbré.
De harcèlement, de rien...
Les enfants, les femmes, les vieux
plus rien n'est épargné.
Les classes, le travail, la rue, le foyer...
Et ceux qui l'encouragent. 
Certain n'y pensent pas.
Moi ça me brûle les yeux.



vendredi 15 janvier 2021

Isolement

Isolement


Encore un couvre-feu,
Nos portes à fermer,
Et rester éveillé,
Attendre d'être vieux.
Encore un couvre-feu,
Pour mieux nous éloigner,
Des personnes aimées,
Dont on oublie les yeux.
Encore un couvre-feu,
Plus de bruit dans les rues,
Ce n'est que le début,
Des morts silencieux.
Des visages effrayés,
Qu'on laisse dépérir;
On quitte le navire,
Pour mieux les oublier.
Les portes sont fermées,
Pour leur bien, disent-ils.
Mais combien, sur le fil,
Vont alors se noyer ?
Mise à mort en silence,
Pour tous ces affamés,
De vie, de liberté,
Qu'on sauve en apparence.
Vont-ils être comptés ?
Faire partie d'un tableau ?
Deviendrons-nous un taux ?
Taux de vies sacrifiées.



samedi 9 janvier 2021

Kerblaisy

Kerblaisy


Une nuit sans dormir,
À penser à Larmor,
Nous voici à l'aurore,
D'un nouvel avenir.
J'ai connu vos maisons,
J'y ai grandi un peu,
Seul repère de ciel bleu,
Parmi les divisions.
Vous êtes restée là,
Quarante-cinq années,
Comment puis-je oublier,
Cette adresse, et vos plats !
On vous appelle Mam,
Notre repère à nous. 
Je revois les frimousses,
Et mon vieux vague à l'âme.
Vous nous avez offert,
Bien plus que vous pensez;
Un phare pour nous guider,
Une présence chère.
Une présence fiable,
Des souvenirs d'enfance.
Des preuves de constance,
Quand plus rien n'était stable.
Vous avez accompli,
Mille et une merveilles,
Je prends mon tour de veille,
Vous avez réussi.
Kerblaisy disparaît,
Sans vous, ce lieu n'est plus.
Nouvelle vie, nouvelle rue,
Et de nouveaux projets.
C'est à présent à moi,
De bien veiller sur vous.
Nous y prendrons le goût,
Je vous dois bien ce choix !
Pour finir je voudrais,
Crier mes sentiments,
Dire qu'on vous aime tant,
Ce n'est plus un secret...



mercredi 6 janvier 2021

Langage

Langage


Le pinceau et la plume,
Comme outils de langage,
Valises de voyages,
Compagnons de fortune.
Une fenêtre ouverte,
Sur un monde inconnu,
Trop violent, sans salut,
Je fuis ma triste perte.
Pour survivre à ce monde,
J'ai trouvé ma parade.
J'invente une escapade,
Dans ma bulle bien ronde.
J'invente un univers,
De bourrasques et d'écume,
De bougies que j'allume,
Pour écrire quelques vers.
Les mots comme seuls liens
Avec la vie réelle,
Des mots comme une échelle,
Pour atteindre les siens.
J'invente un univers,
De voyages et de mers,
De vent chaud, de déserts,
Loin de toute misère.
Ce monde n'est qu'à moi,
Invisible à vos yeux,
Il est loin dans les cieux,
Dans mon cœur qui flamboie. 



dimanche 3 janvier 2021

Lucie

Lucie


Elle m'aura vu heureuse,
Et dans la fleur de l'âge.
Toujours à son ouvrage,
Elle m'a vu lumineuse.
Elle a été témoin,
D'une part de ma vie,
Elle a lu le récit,
De mon triste chemin.
Coiffant mes cheveux blonds,
Elle a suivi ma route,
Et j'ai connu ses doutes,
Lorsqu'elle était au fond.
Deux vies entremêlées,
De tragique et de joie,
Chacune a fait des choix,
Afin de continuer.
Magicienne du temps,
Elle a su camoufler,
Les effets du passé,
Mes premiers cheveux blancs.
Spectatrice de ma vie,
Des années qui se suivent,
De mon corps qui s'épuise,
Me voilà au midi.
Laissons les cheveux gris,
Et continue tes tours,
Qui me rendent chaque jour,
Le bonheur d'être en vie.
Coiffe ma chevelure,
Bien vivante et changeante,
Rends-moi plus élégante,
Oublions les teintures !



Guerrière

Guerrière


Elle se nomme Elodie,
Elle est toujours pressée,
Toc, toc, elle est entrée,
Et prépare des outils.
Un coup d'œil lui suffit,
Pour faire l'état des lieux,
Et pour dire l'air sérieux,
Que c'est une anarchie !
"Je préfère te le dire,
Tu vas vraiment souffrir," 
Donc je m'apprête au pire, ,
Et elle va réussir !
Lampe frontale et cire,
La voici au combat,
Elle recherche et abat,
Tout poil sans réagir.
Une guerre acharnée,
S'engage en discutant,
En parlant du beau temps,
Elle tue mes poils dorés.
Elodie, mon soldat,
Tu mérites une médaille,
Pour ces champs de batailles,
Auxquels tu rends l'éclat.
Brunes, blondes, peu importe,
Elles peuvent t'appeler,
Car tu aimes imposer,
L'ordre dans la cohorte.



samedi 2 janvier 2021

Sous-homme

Sous-homme


Je ne suis pas née homme.
Veuillez m'en excuser.
Veuillez me pardonnez,
De n'être qu'un sous-homme.
La vie est un miracle,
Pourtant je suis ratée,
Je suis née en premier,
Un dessein que l'on bâcle.
Le garçon espéré,
L'enfant tant attendu,
Fut un ange déchu,
Un enfant de janvier.
Je suis née dans le froid,
Dans le gel de l'hiver;
Et le cœur de mon père,
Qui attendait un roi.
Mauvaise herbe, fille de rien,
Il a fallu grandir,
Avancer et tenir,
Sous une vie d'emprunt.
Pas d'espoirs en mon sein,
Je n'étais qu'une fille,
Une erreur, un délit,
Tout juste un être humain.
À ce père bien connu,
Je voudrais pouvoir dire,
Comme il a pu détruire,
Le bébé que je fus.
Naître fille a été,
Durant toute ma vie,
Comme une maladie,
Déchet d'humanité.
Pas de pêche ni de chasse,
Je ne suis pas garçon.
Je suis une négation,
Un objet, une masse.
Juste bonne à marier,
Et à faire des enfants,
J'ai fait rapidement,
Ce pourquoi je suis née.
Toi mon frère, le dernier,
Tu as eu de la chance,
D'avoir eu ton enfance,
Bercée sous les lauriers.
Tel un prince ou un roi,
Tu es aimé, choyé.
Empereur tu es né,
Tu es tout, sauf moi.
J'aurais passé ma vie,
À comprendre le pourquoi,
C'est ainsi, c'est la loi,
Je ne suis qu'une fille.



vendredi 1 janvier 2021

Solstice

Solstice


Et la terre a tourné,
Laissant sur son passage,
Des rêves, des nuages,
Des regards oubliés.
Déjà toute une année,
A murmuré sans bruit,
Dans un souffle infini,
Pour finir en passé.
Hier est distillé,
En mille et une étoiles,
Dispersées en un voile,
Dans notre voie lactée.
On oublie nos erreurs,
On oublie nos péchés,
On accepte volontiers,
De pardonner ces heures.
C'est la nouvelle année,
Une ultime naissance,
Comme une dernière chance,
Donnée au condamné.
Je veux que mon essence,
Illumine mes jours,
Et poursuive toujours,
Le chemin de l'enfance.
Je veux pouvoir rêver,
M'émerveiller et lire,
M'ennivrer à écrire, 
Pour pouvoir exister.
Heureux ceux qui, comme moi,
Ai une nouvelle chance,
Une belle espérance,
D'améliorer sa voie.