dimanche 17 janvier 2021

Judas (Écrit à la demande de G. Sauleau-Guégan)

Judas (Écrit à la demande de G. Sauleau-Guégan) 


Tout était gris à cette époque.
La vie avait perdu ses teintes,
Nous priions toutes les saintes,
Que cessent désormais ces chocs
Petite fille, un arbre me faisait rêver.
Donnant des couleurs à la vie
Laissant de l'espoir aux soucis
Cet arbre faisait voyager.
Plus tard, mariée, dans une longère,
Mon père m'offrait ce très bel arbre.
De Saint-Yves à Larmor, son havre.
Il était magnifique et fier.
Il fleurissait de rien, 
Du rire des enfants,
Du chant des oiseaux, 
Du soleil qui tapait,
Et du bon temps passé.
La longère fut ainsi vendue,
Emplie de ses souvenirs,
L'arbre de judée, silencieux,
Fut inclus dans l'issue.
Ah, si j'avais su !
Si je m'étais doutée !
Et mes larmes ont coulé... 
Ah si j'avais su,
Que l'arbre de mon père fut arraché à sa terre, pour pourrir loin des siens.
Lui, si fin, si subtil,
Entre des dents d'acier.
C'est ainsi que l'on traite,
Une vie de souvenirs.
L'arbre de judée peut offrir mille promesses,
Mais il sait aussi pendre celui qui les trahit. 
Ce ne sera pas mon père,
Mais un jour j'offrirai,
À qui en a besoin,
Un judée comme mon père.




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