lundi 28 décembre 2020

Mère parfaite

Mère parfaite


Une fin de journée,
À la fin de l'été,
Je suis devenue mère,
Pour une vie toute entière.
Et puis trois, et puis quatre,
Me voici à combattre,
Les monstres sous les lits,
Virus et bactéries.
Vous êtes mon trésor,
Mon graal contre la mort,
Mes chéris d'infortune,
Insomnies de pleines lunes.
Je donnerais ma vie,
Pour sauver mes petits.
Mes petits déjà grands,
Mes amours, mes enfants.
Je suis votre maman,
Depuis tout votre temps.
Depuis votre naissance,
Je suis votre influence.
Vous êtes ma substance,
Mon être, mon essence.
Vous êtes tout et trop,
Vous êtes mes héros.
Je vous ai fait du mal,
J'ai suivi mon étoile.
En sortant la grand voile,
Et vivre mon idéal.
Je ne suis pas parfaite,
Souvent dans la tempête,
À voguer sur des crêtes, 
Je viens d'une autre planète.
Je ne suis pas parfaite,
Et j'accumule mes dettes,
Auprès de vos cœurs lourds,
Craignant le désamour.
Pardon mes chers enfants,
Pardon pour le serpent.
Je ne suis pas parfaite,
Pardon pour ma défaite.
Je suis votre maman,
Imparfaite. Et pourtant,
Votre maman poète,
Vous aime de sa planète.



mercredi 23 décembre 2020

Marie 2

Marie 2


Marie n'aime pas laver, 
Ni les plats, ni les verres, 
Ni les sols, ni les couverts, 
Marie préfère jouer.
Jouer avec le gros chat,
Ou bien souvent rêver.
Tout un monde imaginé,
Loin, loin de tous les tracas.
Marie adore danser,
Sortir pour voir ses amis,
Manger du poulet rôti. 
Vivre, et beaucoup pleurer.
Tu es entrée dans ma vie,
Comme une leçon, un cours,
Sans un mot, sans un discours,
Des caprices sans bruit.
C'est une petite fille,
Qui a croisé mon chemin,
Le cœur asséché, à jeun.
Pour guérir sa maladie.
Ce que je ne savais pas,
Marie, je n'en savais rien!
Je ne savais pas combien,
Je m'attacherais à toi. 



jeudi 17 décembre 2020

Pause

Pause


Je crois que cette nuit,
J'ai arrêté le temps.
Il y avait du vent,
Et un ciel un peu gris.
L'air était iodé,
Et les goélands volaient.
Je pouvais voir la paix,
Et la marée monter.
Le phare était discret,
Nous étions sans danger.
Je me trouvais à pied,
Sur le sable encore frais.
Et puis cette chaleur,
Ce grand souffle coupé,
J'ai pris la liberté,
D'arrêter le compteur.
Le temps s'est arrêté,
L'espace d'une seconde,
D'une pause vagabonde,
L'horloge était bloquée.
Le bonheur s'infusait,
L'instant était précieux.
J'avais l'accord des dieux,
Pour cet arrêt discret.
Le temps d'un battement,
Le bonheur était là,
L'horloge s'arrêta, 
Dans mon rêve d'antan.



lundi 14 décembre 2020

Bricolage

Bricolage


J'aime les gens tordus,
Les bricolés, pas droits,
Les hors-limites, sans lois,
Les fragiles, les perdus.
Les étranges, bizarres,
Sortis d'un moule étroit,
Ceux qui cherchent une voie,
Et qui vivent dans le noir.
J'aime le décalage,
Le bien trop, pas assez,
J'aime les gens d'excès,
Qui font preuve de courage.
Exilés, solitaires,
S'accrochant aux voyages,
L'esprit dans les nuages,
Le corps lourd, sur la terre.
Âmes perdues, mes pairs,
C'est souvent dans votre art,
Que je lis votre gloire,
Et toute votre lumière.



Insipide

Insipide


Ne faites pas d'enfants,
Vous feriez une erreur,
N'ayant plus aucune heure,
Pour vivre sans tourments.
Vous n'auriez plus le temps,
De vous épanouir,
De vivre de plaisirs, 
Pour votre vie d'amant.
Ne faites pas d'enfants,
Voguez au gré du vent,
Et soyez oubliés.
Ne faites pas d'enfants,
Faites couler votre sang,
Et pensez au foyer.
Ne faites pas d'enfants,
Ni par deux, ni par cent.
Faites-en des milliers.



dimanche 13 décembre 2020

Bataille

Bataille


Je voulais te protéger,
De la noirceur de mon âme.
Mes mots furent de longues lames,
J'ai installé mon armée.
J'ai pensé t'avoir vaincu,
Ainsi je fêtais ma gloire,
Étourdie par ma victoire,
Alors tu n'es pas venu.
Hurlant ma douleur tout bas,
Pensant crier mon combat,
Je suis restée gisante.
Agonisant de mes coups,
Le visage dans la boue,
Je concède ma défaite.



samedi 12 décembre 2020

Ceci n'est pas une orange

Ceci n'est pas une orange


Mon affaire est sérieuse,
Il s'agit de sortir,
Pour ensuite conduire,
Je me sens courageuse.
L'objectif est trouvé,
Je me trouve à choisir,
Le meilleur des plaisirs,
Déjà imaginé.
Me voici revenue,
Avec mon lourd tribut,
Cinq kilos de fruits frais.
Je vais enfin pouvoir,
Prendre plaisir à boire,
Mon divin jus d'orange.


M'aimer 2

M'aimer 2


Pourquoi m'aimer, au fond ?
Il y a tant de monde,
Tant de cœurs inondent
Cette terre de questions.
Moi je vis à l'envers,
Ne comprends pas le ciel,
Je cherche l'essentiel,
Perdue dans l'univers.
Je ne veux rien promettre,
Je n'arrive pas à être.
Alors comment m'aimer ?
Je veux rêver, voler,
Respirer, vivre cachée,
Impossible de m'aimer.
Je vis seule sur ma terre,
Dans le ciel, dans la mer,
Il ne faut pas m'aimer.


M'aimer 1

M'aimer 1


Tu avais oublié,
Qui je suis, où je vais.
Oubliant mes secrets
Que tu as cru aimer.
On ne m'attrape pas,
Je vole bien trop haut.
Ou je nage dans l'eau.
Mais toujours sans contrat.
Si je fuis jour et nuit,
C'est pour mieux supporter,
Ce qui peut me tuer,
J'évite donc la vie.
Si tu m'aimes il te faut,
Monter sur mon bateau,
Et accepter les vagues.
Si tu aimes ma peau,
Il faut l'aimer dans l'eau,
Ou dans un monde à moi.


Marée haute

Marée haute


Chaque matin je t'observe.
Calme lointaine, hautaine,
Ta position est incertaine.
Imprévisible, tu te réserves.
Chaque matin tu me fascines,
Lente, calme, et silencieuse.
Ou colérique, voire haineuse.
La journée, tu te dessines.
Me laissant là, pétrifiée.
À admirer ta beauté,
Et ta force contenue.
Au mois d'août, ceux qui te connaissent,
Savent bien à quelle vitesse,
Tu te heurtes pour chaque vie.
Chaque vie cachée jusqu'alors.
Bien enterrée, comme un trésor.
Ainsi dressée, furieuse,
Tu la dévoiles.


jeudi 10 décembre 2020

Amoureux

Amoureux


Au retour de l'école,
Je te suis sans un mot.
Tu es belle, frivole,
Et je me sens idiot.
J'ai 8 ans et demie,
Et je suis amoureux.
Je rêve de toi la nuit,
De la récré, à deux.
Depuis le CE2,
Je me trouve sans voix,
Lorsque je vois tes yeux,
Qui se posent sur moi.
Mon cœur bat la chamade,
Lorsque je te regarde.
Je rêve d'une balade,
Moi muet, toi bavarde.
Mon amoureuse à moi,
Mon bonheur est complet,
Lorsque derrière toi,
Je rentre chez moi distrait.



dimanche 6 décembre 2020

Passage

Passage

Tu m'es apparu cette nuit.
Comme dans chaque sommeil.
Mais c'était différent.
Tu venais me rejoindre,
Voulant me retrouver,
Les routes étant complexes
Nous ne pouvions nous toucher.
Nous nous voyions de loin
Sans trouver le chemin,
Nous devions nous contraindre,
À nous aimer de loin.
Je me suis réveillée.
Maman, tu es chaque nuit,
À chercher à me joindre.
Et chaque nuit j'essaie,
D'apaiser ton chagrin.
Alors j'ai allumé,
Et je t'ai dit ces mots.
Maman, tu es aimée,
Mais tu dois t'en aller.
Tu ne peux pas rester,
Près de nous à pleurer.
Maman, un monde t'attend,
Et je t'y encourage,
Vole, on t'y attend,
Au dessus des nuages.
Tu emportes notre amour,
Comme seul bagage,
Et un jour à mon tour,
Je t'y trouverai, sans âge.
Continue ton voyage,
Ne reste plus pour nous.
Tu es un beau nuage,
Vole, vole, jusqu'au bout.
Je te promets un monde,
Immensément d'amour.
Vole, vole vers ce monde,
Vole vole à ton tour.
Dans ce monde de lumière,
Sans espace et sans temps,
Dans ce monde de prières,
Un mystère t'attend.
Vole vole maman,
Et ne vient plus hanter,
Par ton désir ardent,
De ne point nous quitter.
Mon amour t'accompagne,
Et t'enveloppe de vent.
Il faut que tu t'éloignes,
Pour te sortir du temps.
Vole vole maman,
C'est moi qui t'encourage,
Vole vole maman,
Trouves-en le courage.




jeudi 3 décembre 2020

Nue

Nue


Il n'y a que des mots,
Arabesques de beauté,
Pour exposer ma peau,
Mon âme dénudée.
Ces signes n'ont pour certains,
Aucun objet sensé.
Ne portent aucun parfum,
Et sont vides de pensée.
Ces mots posés ainsi,
Sont un moi au présent.
Un remède qui guérit,
Ou une fuite hors du temps.
Ils sont alors la clé,
De ma geôle Isolée.
Ils sont ma liberté,
D'un ailleurs que je crée.


mardi 1 décembre 2020

Claire

Claire


Ce prénom vous habille,
Vous habille, vous habite.
Ce feu dans vos pupilles,
N'offre pas de limite.
Claire, lumineuse, radieuse,
Vous offrez le meilleur.
Vous êtes une veilleuse,
De nos plus sombres heures.
Je perçois le joyeux,
Les souffrances cachées.
Je demande aux dieux,
De mieux vous épargner.
La lumière de vos yeux,
Brillante dans le noir,
Peut, à son tour, viser,
Votre vie en miroir.




lundi 30 novembre 2020

Bout du monde

Bout du monde


Elle se compte sur les doigts,
La féerie des jours heureux.
De loin, on l'aperçoit,
La mer basse, haute, ou au milieu.
Le lien est immédiat,
Nous sommes reliées, nous nous parlons.
Ses vagues chuchotent tout bas, 
Et je pense entendre mon nom.
Tout ici est grandeur,
L'océan, le phare, les rochers.
Lorsque coulent mes pleurs,
Ils deviennent ma réalité.
La vie grouille partout,
Je l'observe, l'aime, fascinée, 
Donne vie aux objets,
J'invente un merveilleux passé.
Marguerite, goemonier,
Je t'ai donné ce nom, un jour.
Je te faisais voguer,
Loin du phare, de ma peine, toujours.
L'île venant, devant moi,
Devient refuge à marée haute.
Mes douleurs et ma voix,
Ont tant hurlé sur cette côte.
Solitaire, et perdue,
Je ne fais qu'un sur cette terre. 
Mon tout, mon absolu, 
Je rêve de toi mon Finistère.



samedi 28 novembre 2020

Tour

Tour


Ce château est immense.
Nul ne peut l'approcher.
Il part en tous sens,
Et nul ne peut la trouver.
On la dit bien malade,
Isolée dans sa tour.
Seules les heures de balade,
Lui permettent son amour.
On la maintient en vie,
Grâce à des émotions,
Distillées dans sont lit. 
Elles habitent l'embryon,
Et abattent le lion.
Le procédé demande du temps.
Et notre princesse faiblit.
Je pense ainsi à l'enfant,
Qu'elle fut, pleine de vie.
Vie de vent sans de sens,
Vie d'émotions faisant lie. 
Nous saurons la faire naître,
Sous vous yeux ébahis.
Un enfants pur, poète,
Qui ne poussera aucun cri.
Elle ne sera pas aguerrie,
Pour la vie, dans un pli. 
Elle se tiendra loin d'ici,
Notre princesse, ainsi,
Pourra jouir de sa vie.
Nettoyée du mal, du vil,
Montre moi ta paume ... 
Sa tour est son royaume. 



jeudi 26 novembre 2020

Dieux

Dieux


Je vous recherche en vain,
Je vous prie chaque jour.
Dieux païens ou des saints,
Le silence est bien lourd.
Athéna, Anubis,
Odin et Aphrodite,
Ou peut-être même Achlys,
Tous, je vous sollicite, 
Écoutez mon supplice...
Je vous cherche partout,
Par delà toutes les mers.
Je vous crie à genoux,
Écoutez mes prières.
Je ne vois que silence,
Dans toutes les églises.
J'attends votre défense,
J'attends votre surprise.
Accordez-moi la Grâce,
La foi et l'assurance,
Emplissez cet espace,
Offrez-moi la confiance.
Je veux croire en vous tous,
Même un seul suffirait.
Pour que mes nuits repoussent,
Ce néant qui m'effraie.



Chatons (pour Armelle)

Chatons (pour Armelle) 


Un deux trois, trois p'tits chats...
Me voici bien masquée,
Pour faire du cinéma,
Et ne pas vous choquer.
Mes poésies sont noires,
Dérangent votre combat.
C'est un jeu de miroirs,
Mais parlons des p'tits chats.
Cette comptine charmante,
Parle donc de chatons,
Elle est bien innocente,
Attire votre attention.
Je ne suis pas comique,
J'écris mon désarrois.
Je n'ai pas de public,
Peu importe, c'est ma voix.
Seul m'habite le tragique,
Mais parlons des p'tits chats.
Soyons démagogiques,
Évitons l'embarras.



Noir

Noir


Je ressens la lourdeur,
De mon poids sur le sol.
Il est comme une erreur,
Un faux pas qui désole.
Je me traîne sur la terre,
Lourde, molle, sans répit.
Cherchant, dans la matière, 
Une porte de sortie.
Je trébuche, je tâtonne, 
Je me relève parfois.
Il n'y a plus personne,
Je ne sens plus de joie.
Il arrive pourtant,
Qu'une fenêtre s'ouvre.
On y voit le printemps,
La lumière se découvre.
Mais il faut un instant,
Juste une simple seconde,
Une fraction de présent,
Pour y voir ma tombe.



lundi 23 novembre 2020

Père Noël

Cher Père Noël,


Cette année encore j'ai la chance de savoir que tu passes chez nous.
Je sais que tu ne vas pas partout, et je suis reconnaissante de faire partie de ton trajet.
Je ne sais plus si j'ai été sage.
J'ai fait de mon mieux.
C'est sûrement loin d'être parfait et parfois je m'égards mais j'ai vraiment essayé de faire de mon mieux, pour gagner en sérénité.
Je voudrais faire beaucoup plus pour aider mon prochain, mais la tâche est immense. Alors je fais de mon mieux. Avec moi-même pour commencer, puis mes enfants.
Si j'obtiens une harmonie, je me sens satisfaite du travail accompli. Je sais ainsi que chacun fera de même autour de lui.
Cher Père Noël,
Cette année j'aimerais revoir ma mère.
Je voudrais revoir son regard posé sur moi et sentir sa petite main sur la mienne.
Entendre le son de sa voix.
Juste une fois.
Je ne sais pas si c'est possible, mais puisque j'écris au Père Noël, pourquoi mettre une limite à ma demande ?
Ça me semble cohérent.
Je ne demande que ça. Juste un son de voix, sa main ou son regard. Après, je peux te la rendre, ou même la prêter à d'autres qui, comme moi, ont besoin de la main de leur mère.
Prends soin d'elle en venant, si tu m'offres ce cadeau.
Elle est frileuse et porte souvent une liseuse sur ses épaules le soir. Je mettrai une couverture près du sapin.
Merci.



mercredi 18 novembre 2020

Tes yeux

Tes yeux


Dans les yeux de ma fille,
Je veux que brille le monde.
Que dans chaque pupille,
Palpite chaque seconde.
Dans tes yeux ma chérie,
Je veux revoir le feu,
La vie qui étourdit,
Et le goût du ciel bleu.
Il nous faut dire adieu,
À nos rêves fertiles.
Laisser le merveilleux,
Pour une vie plus hostile.
Ne sois pas si docile,
Et ouvre grand tes yeux.
Tu verras que ton île
Pétille de fabuleux. 
Garde encore, je t'en prie,
Le regard si joyeux. 
Le regard de magie,
Celui des jours heureux.
Dans tes yeux reviendront,
Tes rêves de petite fille.
Ils viendront par millions,
Illuminer ta vie.



vendredi 13 novembre 2020

Vague

Vague


Vous pourriez être beaux,
Brillants, dorés, courbés.
Telle une gorgée d'eau,
Assurant ma sécurité.
Ma couche y est douillette,
Mon bien-être assuré.
Pas de dangers, ni fêtes,
Solitude contrôlée. 
Mais je veux boire la tasse,
Sentir les vagues, couler.
Je veux qu'on me ramasse,
Pour repartir nager.
Je veux de la tempête,
Du vent fort dans les voiles,
Je veux voir la planète,
Que le ciel se dévoile.
Je veux des vagues immenses,
Et la colère des dieux,
Revivre ma naissance,
Et voir le merveilleux.
Il est grand temps de vivre,
Sans barreaux et sans liens.
Je ne suis plus captive,
À voguer près des miens.




lundi 9 novembre 2020

Nuit

Nuit


Au soleil descendant,
Commence la bataille. 
Une lutte du vivant,
Contre un monstre sans faille.
C'est la vie qui s'éteint,
Peu à peu chaque soir.
Le matin semble loin,
Et le soir devient noir.
De mes jambes, le néant,
M'emplit jusque mon âme,
Il n'y a plus de printemps,
Seule la peur me réclame.
Il faut alors lutter,
Pour braver ces heures noires.
Pour ne jamais sombrer,
Dans l'éternel brouillard.
Cette lutte acharnée,
Pour survivre au néant,
Est ainsi répétée,
Chaque soir, au couchant.
Au matin c'est la vie,
Qui triomphe toujours.
Mais je veille chaque nuit,
Pour que vienne le jour. 



dimanche 8 novembre 2020

Effeuillage

Effeuillage


Regardez, je m'effeuille,
Lentement, sans pudeur.
Il suffit d'un coup d'œil,
Vous voilà spectateur.
Ça dérange, indiffère,
Peu importe, je l'avoue.
Ce n'est pas ma première,
Même seule, je joue.
Je me trouve ainsi nue,
Posée là sans un bruit.
Solennelle, dévêtue,
Profitez, c'est gratuit.
Et j'étale mon cœur,
Laissant le superflu,
M'effeuillant à toute heure,
Montrant mon âme perdue. 
Je joue de vos regards,
Sur mes mots, suspendus.
J'essaie de faire de l'art,
De ce moi dévêtu.


jeudi 5 novembre 2020

Démon

Démon 


Mon ami, double peau,
Petite voix dans mon sang, 
Tu me suis dans les flots,
Et jamais ne te rends.
Mon absinthe, ma noirceur,
Tu me tiens à genoux.
Tu m'inspires de la peur,
Je prends goût à tes coups.
Je dois vivre avec toi,
Vulnérable et fragile.
Tu deviens donc mon roi,
Moi, ta reine docile.
J'ai tenté de te fuir,
Une vie toute entière.
Tu as dû me séduire,
Malgré toutes mes prières.
Je dois vivre avec toi,
Ta lourdeur, tes couleurs. 
Distillé tout en moi,
Tu philtres mes bonheurs. 
Mon ami, mon démon,
Nous mourrons enlacés.
Ma plus grande liaison,
Ma triste destiné.


samedi 31 octobre 2020

Eau de mer

Eau de mer


La mer m'appelle,
La mer me manque.
La mer me crie,
J'écris la mère...
Ne pouvant être près d'elle,
Je fait tout mon possible,
Pour que me semble belle,
Cette eau inaccessible.
Berceau de mon enfance,
Vivant de tes marées,
Bercée de ta puissance,
Violence sur les rochers.
Tu effraies, tu attires,
Ton pouvoir hypnotise,
Sirène des navires,
Je suis moi-même éprise.
Exilée, bien trop loin,
Coule en moi, je t'en prie,
Guéris moi de tes soins,
Laisse ton eau qui agit.
L'eau salée se propage,
Je retrouve mon éclat.
Merci, je n'ai plus d'âge.
Mais je meurs dans tes bras.


lundi 26 octobre 2020

Voilage

Voilage


Toi, la femme voilée,
Montrée du doigt, jugée.
Vous, les femmes voilées,
Condamnées sans procès.
Voiles noirs, ou colorés,
D'hiver, ou de l'été,
Mais toujours bien portés,
Pour des raisons gardées.
Je parle ici pour toi,
Mon amie, mon alliée,
Pour que courbent les doigts,
Sur ton voile, pointés.
Les yeux baissés,
Ou révoltés,
Qui peut oser,
Te fustiger ?
Toi mon amie, ma sœur sur terre,
Tu es si belle, même sans tissu.
Et s'il le faut, j'irai en mer,
Toute habillée, comme toi, vêtue.
Comme tu es belle, dans tes drapés.
Et tes épingles, ainsi posées.
Madone des uns, coupable voilée,
Victime de haine de l'étranger.
Sache que je t'aime telle que tu es,
Et que jamais je ne voudrai,
Te retirer aucun apprêt,
Qui te rend riche de tes secrets.
Mes bras ouverts sont là pour toi,
Pour ta culture et ton histoire.
Tu le ferais ainsi pour moi,
C'est notre force, notre victoire.



dimanche 25 octobre 2020

Traitement

Traitement


J'écris pour m'endormir,
Le sommeil ne vient pas.
Pourtant j'essaie de fuir,
À travers des sons bas.
Je m'hypnotise, médite,
Mais le problème est là.
Ma tête est sans limites,
Alors que mon corps est las...
Peut-être qu'en pensant
L'infini, permanent, 
Ça calmerait sûrement
Mes angoisses d'enfant.
Prenons plutôt une fleur
Un noisetier, immense,
L'aurore naît en douceur,
Et le temps est si dense.
Un rai de lumière blanche,
Et les yeux qui nous brûlent.
Matinée de dimanche,
Ou fin de crépuscule ?
Le temps n'a plus sa loi,
Puisque nous sommes vivants.
Profitons de l'éclat,
Ne pensons qu'à l'instant.
Mon programme, ainsi fait,
Je peux alors dormir.
Demain sera parfait,
De soleil et de rires.



vendredi 23 octobre 2020

Le divin

Le divin


Pourquoi tout ce chahut ?
Y-a-t-il eu des morts ?
Faites-moi un compte-rendu,
Sur le bruit de ces corps.
Encore un attentat,
Une guerre infinie.
Ici, pas de repas,
Et là, la maladie.
Où sont donc les vivants ?
Les joyeux, cœur battant ?
Où sont donc ces enfants,
Au grand cœur palpitant ?
Créez une grande armée,
De grands sages, de poètes.
Combattez poings liés,
Pour que cesse la tempête.
Ce monde est insensé,
Nous vivons peur au ventre.
De voir nos vies brisées,
Comme des cailles qu'on éventre.
Je veux pouvoir penser,
Parler sans peur, et rire.
Voir la marée monter,
Sans avoir peur du pire.
Si ce monde n'est plus,
Je construirai le mien.
Car je suis convaincue.
Que j'y serai très bien. 




jeudi 22 octobre 2020

Indifférence

Indifférence 


Pendant que le monde crie
Un hérisson se meurt.
Qui se soucie de lui,
Au milieu de l'horreur.
Chaque nuit il venait,
Pour trouver sa pitance,
Mais ma chienne excitée,
N'a laissé aucune chance.
Pauvre jeune petite bête,
Née au dernier printemps.
Ton armure imparfaite,
Est devenue rouge-sang.
Pourtant, il y a peu,
Je t'ai sauvé à temps.
Tu as ouvert les yeux,
Tu étais bien vivant.
Qui te pleure aujourd'hui,
Petit être fragile.
Une vie est partie,
De ce monde trop hostile.


mardi 20 octobre 2020

La filitude

La filitude


Je marche sur un fil.
Bien tendu, et bien droit.
Je vole vers une île,
Sans offense et sans roi.
Corde épaisse, fil de soie,
Trop visible, invisible,
En tous temps un soldat,
Reste alors inflexible.
Mais je ne suis qu'un être,
Ni soldat, ni léger.
Je m'exerce à connaître,
Chaque pas de liberté.
Pour cela il me faut,
Regard clos, mains liées,
Avancer vers les flots,
Guidée vers le plus beau.
Et j'entends les soldats,
Appuyant de leurs pas.
En chantant en patois,
Dépendant de leur roi. 
Je fis ma traversée,
Failli tomber souvent.
La soie, ma préférée,
Me berçait lentement.
Un moment je voulu,
Voir l'intrigue des côtés.
Des appels des élus,
Des rejets des portraits.
Si je penche trop à gauche,
Me voici envoyée,
Dans la sombre poésie 
De moi-même en ébauche.
Si je penche trop à droite,
Je vois très biens d'ici,
Toutes ces folies,
Bien rangées, maladroites.
Il est donc si facile,
De tomber de côté,
Une seconde sans le fil,
Me voici folle à lier.
Parfois j'avoue, j'éprouve,
Ce besoin insatiable,
J'ai besoin qu'on me prouve,
Que ces êtres sont malades. 
Je vais donc tenir bon,
Pour atteindre mon île.
Île de vie, création.
Créative, sans péril.
Et quand la nuit tombera,
Je me joindrai aux fous,
Pour chanter l'opéra,
Et écrire mon dégoût. 



Entière

Entière


Lorsque la lune est pleine,
Et que le silence règne,
Palpitent alors mes veines,
Tandis que mes mains saignent.
De quel sang s'agit-il ?
Qu'ai-je donc ainsi fait ?
Condamnée à l'exil,
Sans discours ni procès.
Me voici aveuglée,
Par autant de noirceur.
Regardant hébétée,
Les fissures de mon cœur.
Je me trouve morcelée,
Errant, sous les étoiles.
Avec, pour seule allié,
Le vent d'ouest dans les voiles.
Fût un temps, j'étais belle,
Fille de l'eau, de la terre.
Je rêvais de mes ailes,
J'étais pleine et entière.



samedi 3 octobre 2020

Héritage

Héritage


C'est un message du cœur,
Brûlant et palpitant,
Que j'envoie sans rancœur,
Pour combattre le temps.
Voici mon héritage,
Pour toi mon petit frère. 
Je pose sur cette page,
Mon amour sur ta guerre.
Le temps a défilé,
Dans nos vies chaotiques.
Il nous a éloigné;
Fi de la génétique !
Je ne te connais plus,
Ni toi, ni tes petits.
Je t'ai, un jour, perdu,
Sans comprendre le bruit.
Nous sommes si différents,
J'ai poursuivi, meurtrie,
De t'aimer comme avant,
Avant l'âge et la vie.
Je suis pour toi mystère,
Comment puis-je t'en vouloir ?
Toujours perdue sur terre,
En quête d'un miroir.
J'ai fait ma connaissance,
Il y a peu, c'est vrai.
Je connais mon essence,
Mes quêtes et mon portrait.
Tu restes donc muet,
Face à cet être étrange.
Je te semble sans accès,
Singulière, je dérange.
Je suis ta grande sœur,
À ce titre je te laisse,
Le plus lourd de mon cœur,
Mon amour, ma tendresse.
Nous sommes deux artistes,
Fuyant notre passé.
La vie serait trop triste,
Sans art pour s'échapper.
Petit frère tant aimé,
Loin d'ici, loin de tout,
Peu importent tes pensées,
Je te lègue ce bijou.
Cet amour de mère,
Bien au-delà de tout,
De moi, première née,
À toi, mon petit frère.
Je te sais si fragile,
Si sensible et anxieux.
Et tu marches sur un fil,
Pour être un peu heureux.
Tu porteras toujours,
Que tu le veuilles ou pas,
Ce bagage d'amour,
Héritage de combats.
Vas et vole mon grand frère,
Le bonheur est précieux.
Mais saches que, de cette terre,
Je t'aimerai jusqu'aux cieux.



lundi 28 septembre 2020

Vaine

Vaine


J'ai bien gratté la terre,
Et soulevé des pierres.
J'ai respiré de l'air,
Touché moult matières.
J'ai regardé la vie,
Les grands arbres et les fleurs.
J'ai cherché dans la nuit,
Une étoile, une lueur.
En quoi serais-tu donc ?
Si tu es incarnée ?
Un insecte quelconque,
Un oiseau, nouveau-né ?
J'ai touché la poussière,
Et cherché dans le ciel.
J'ai sondé l'univers,
Et fouillé les chapelles.
Tu es bien quelque part,
Près de moi ou ailleurs.
Il faut bien un espoir,
Les dieux sont trop joueurs.
Es-tu le vent qui souffle,
Ou une vague déferlante ?
Une larme qu'on camoufle,
Une marée débordante ?
Tu coules telles une rivière,
Ou juste dans mes veines.
Tu es mon grand mystère,
Ma quête la plus vaine.


jeudi 24 septembre 2020

Trop

Trop


Trop de vent, pas assez,
Trop de bruit, le silence.
Dans mon corps oppressé,
Brûlent tous mes sens.
Je ressens le passé,
Les présents, les absents.
Les secrets bien cachés,
Et l'essence des gens.
Une éponge bien mouillée,
Regorgeant de non-dits,
Ne faisant qu'espérer,
Le meilleur pour autrui.
Je ne suis pas armée,
Pour les difficultés.
Je demande à aimer,
Et pour moi, acceptée. .
Trop de joie, pas assez,
Tout est démesuré.
La douceur, la dureté,
Tout est intensité.
J'aime chanter et pleurer,
Écrire, photographier, .
Des instants de beauté,
Des sentiments palpés.
Bien souvent j'aimerais,
Pouvoir m'anesthésier.
Bien fermer le loquet,
De mon cœur trop serré.
Il me faudrait crier,
Hurler les injustices,
Ainsi, pour m'apaiser,
Faire cesser le supplice.
En attendant ce jour,
Je vis à vos côtés.
Je prends vos gouttes d'amour,
Souvent trop,  pas assez.





samedi 19 septembre 2020

Impuissance

Impuissance


À toi qui ne me connais pas,
Nous nous sommes juste croisées un soir,
Fières de nos filles, lors d'un gala.
Qu'elles étaient belle, pleines d'espoir.
Tu semblais bien présente, 
Au milieu de cette joie.
Mais tu étais absente,
Loin, dans ton désarroi.
Comme ta peine est grande,
Pour rêver de trépas.
Tu voudrais qu'il entende, 
Ton époux, père et roi.
La fatigue te gagne,
La lutte est infinie,
Peu à peu tu t'éloignes,
Fatiguée de la vie.
Incapable d'hurler,
Tu choisis le silence.
Tout est bien programmé,
Tu ne vois plus de sens.
Inconnue, je te souhaite,
De trouver le repos.
Tu es dans une tempête,
Et tes filles au hublot.
Capitaine de navire,
Tu te laisses couler,
Entraînant pour mourir,
Tes deux filles effrayées.
Impuissantes à t'aider,
Elles retiennent ta vie,
Mais tu n'as qu'une pensée,
Rejoindre ton mari.
À toi, presqu'inconnue,
J'aimerais te prêter,
Mon regard ou ma vue,
Afin de t'éclairer.
Je voudrais te montrer,
L'amour de tes enfants,
Comme tu es entourée,
Te sortir du néant.
Fais de ton mieux, bats-toi,
Je comprends ton combat.
Reviens, quand tu pourras,
Reviens-nous ici bas.



mardi 15 septembre 2020

Paradis

Paradis


Je voudrais voir la mer,
Sentir l'eau sur ma peau.
Mes pas inscrits derrière,
Comme une gravure dans l'eau.
Je voudrais voir la mer.
Me bercer de ses ondes,
Me noyer de son air,
Et rêver chaque seconde.
Je voudrais voir la mer.
Et entendre le bruit,
De toutes ces chimères,
Qui vivent sous nos guerres.
Je voudrais voir la mer.
M'y lover comme avant.
Avant ma vie sur terre,
En fœtus de lumière.
Je voudrais voir la mer,
Mon paradis perdus,
Mon tout, mon univers,
Le bonheur absolu.


lundi 14 septembre 2020

Interdits

Interdits


Certains ignorent l'amour,
Font le mal autour d'eux, 
Jusqu'à ce qu'à leur tour, 
Soient alors malheureux.
Comme ce doit être triste,
D'être incapable d'aimer;
De ne faire que des listes,
De personnes à tuer.
Mais au lieu d'achever,
Ne font que piétiner,
Sans pouvoir raisonner,
Ni connaître l'amitié.
Je me refuse alors,
De connaître la pitié,
Pour ces êtres dont le sort,
Sera d'être oublié.
J'ai le droit à la vie,
À l'amour, à la paix.
On survit aux impies,
Aux violents, aux procès.


Viral

Viral


Lorsque le soleil dort,
Et que la lune luit,
Se reposent nos corps,
De combats infinis.
L'ennemi est petit,
Paraissant si lointain.
Et pourtant il épie,
Et observe nos mains.
On ne le voit pas roder,
Invisible et sournois.
Il est prêt à gâcher,
Nos grands moment de joie.
Qu'il épargne les miens,
Et s'en aille en enfer,
Il suffirait d'un rien,
Pour connaître une guerre.
Je voudrais bien souvent,
Oublier cet ennemi,
Poursuivre ma vie d'avant,
Embrasser mes amis.
Heureusement, Maman,
Tu es partie sans lui,
Ainsi, nous permettant,
Un adieu digne, sans bruit.
Demain, c'est sûr, il fera beau,.
On sent déjà un peu l'été.
Nous flânerons, au bord de l'eau,
Et le petit chien voudra jouer.
C'est donc la vie, promesse d'avenir,
Qui nous soutient, en attendant.
La vie est belle, et fait sourire,
Quand on la voit différemment.
Un peu de rêve, et d'idéal,
C'est une recette bien efficace,
Pour supprimer, le gris, le mal,
De nos belles vies, bien trop fugaces.




mardi 8 septembre 2020

À quoi ça sert de vivre

À quoi ça sert de vivre


"À quoi ça sert de vivre ?"
Ta question est posée,
Juste avant de dormir,
La tête sur l'oreiller.
Je t'ai fait une réponse,
Qui t'a bien apaisé.
Une sorte d'annonce,
Tu as été touché.
Cette question essentielle,
Mon petit, mon garçon,
Est une quête éternelle,
De toutes les religions.
Du haut de tes huit ans,
Tu cherches déjà du sens.
Te voilà bien savant,
Privé de ton enfance.
J'ai laissé le tragique,
L'absurde et le néant.
J'ai choisi une musique,
Pour ton cœur palpitant.
Je t'ai alors conté,
L'histoire de ta naissance.
Et nos vies enlacées,
Dans leur toute puissance.
Mon enfant mon dernier,
Tu as changé ma vie.
Tu as été la clé,
D'une quête finie.
Tu as tout bouleversé,
Dans nos vie si perdues.
Ainsi, tu nous es né,
Nous montrant les issues.
À quoi ça sert de vivre?
À aimer, à donner.
À chanter et écrire,
Être aimé et crier.
À quoi ça sert de vivre?
À aimer.



lundi 7 septembre 2020

Chemin

Chemin


Quand le temps passe trop vite,
Je me pose lentement.
Je m'assois et médite,
Sur ma vie au présent.
Rien de tel qu'une pause,
Lorsqu'on sent qu'on chancelle,
Et penser à sa rose,
Chaque soir, toujours plus belle.
Car j'ai bien une rose,
Dont je dois m'occuper.
Depuis deux ans elle ose,
Tenter m'apprivoiser.
Ainsi donc je l'arrose,
La couvre chaque matin.
Telle une virtuose,
Elle veille sur mon chemin.


samedi 5 septembre 2020

Voilure

Voilure


Je suis assise là,
Attendant mon horaire.
Et mon regard s'en va,
Par la fenêtre, prendre l'air.
Le ciel est peint de bleu,
Ni trop ni pas assez.
Il en faut donc bien peu,
Pour partir voyager.
À l'instant je le vois !
C'est étrange, je le sais. 
Personne ne me croira,
Et pourtant c'est bien vrai.
Face à moi, je l'assure,
Au-dessus d'une maison,
Lentement, sans voilure, 
Volent bien deux poissons.



mardi 1 septembre 2020

Mon père

Mon père


Et un parcours, une fois encore ! 
Combien de pas effectués,
As-tu, au moins, fait un bon score ?
Sans aucun doute, tu as gagné.
En dix-huit trous, on a le temps,
De ne penser qu'à la marée,
Au vent qui souffle sur les Glénans, 
Au ciel qui brille, et aux voiliers.
La vie est belle, tu le répètes,
Un leitmotiv bien rassurant.
On oublie même les tempêtes,
La peur du vide et du néant.
L'herbe du golf est toujours verte,
Et les amis toujours présents.
La vie défile, et déconcerte,
Même le plus fort de nos parents.



dimanche 30 août 2020

Seul?

Seul ?


Suis-la seule à penser,
Qu'il existe un ailleurs.
Un ailleurs de mots liés,
Pour dénouer nos peurs.
Suis-je seule sur cette terre,
À parler un langage,
Que d'autres ne comprennent,
Une pensée en image.
Existe-t-il un double,
À ce moi trop sensible ?
Évitons tous les troubles,
Et gardons les possibles.
Suis-je la seule à penser,
Et quotidiennement,
La vie, la mort, l'après,
Le sens, l'art, sentiments...
Je ne m'ennuie jamais,
Occupée à ces tâches.
Inutiles pour certains,
Existentielles pour d'autres.
Mais dans ma quête de sens,
J'aimerais croiser une fois, 
Par curiosité ou essence,
Un autre, étrange, comme moi. 


Ange

Ange


Dors en paix, mon tout petit, 
Prends le temps, mon bientôt grand.
Mon trois-plus-un, mon choisi,
Repose-toi et rêve en blanc.
Tu aimes les tiens, mon ange gardien,
Et peu le savent, ils habitent loin.
Histoires de grands, tu n'y peux rien,
Plein d'innocence, tu veux le bien.
Peu importe tes aïeux, mon grand,
Tu es un être exceptionnel.
Leur vie, présente dans ton sang,
Te fera déployer tes ailes.
Mon Petit Prince, aux cheveux longs,
Tu comprends tout, d'un battement de cils.
La Vie t'envoies, pour une mission,
Et les critiques sont si futiles.
Nous faire connaître, nous rendre heureux,
C'est une mission bien lourde pour toi.
Tu t'exécutes, consciencieux,
Tu es notre Prince, notre petit roi.
Tu te souviens de chacun d'eux,
Mamie des coquillages, grand-père.
Tu as même pleuré les adieux,
De celle qui était ta grand-mère.
Sois confiant, Petit Prince blond,
Prénom d'empereur, et nom de roi,
Ici, toujours, nous t'aimerons,
Tu es un cadeau, une voie.
J'ai cette chance d'être ta maman,
Prions qu'un jour, tu voies Grand-père.
Mon trois-plus-un, prenons le temps, 
Car il ignore tes artères.
Lorsqu'il saura que tu es Prince,
Il t'aimera comme dans tes rêves.
Ainsi le temps pourtant bien mince,
Ne vous volera pas la relève.
Son sang à lui coule dans tes veines,
Pardonnons lui, c'est un adulte.
Il comprendra un jour sa peine,
En te voyant fils de ta mère. 


vendredi 28 août 2020

Chance

Chance


Je vous ai connus tôt,
Collégiens sans moustache.
Aimant les animaux,
Joyeux, confiants, potaches.
Combien de belles soirées,
Avez-vous finies là ?
Jouant, éméchés,
Autour d'une chicha...
Robin, Eloi,
Pablo et Paul,
L'odeur de pomme verte,
Restera à jamais,
Une belle découverte,
Et alors que j'entends,
De vieux chants militaires,
Je pense à ces enfants,
Que vous étiez naguère.
C'est un très beau cadeau,
De rire à vos côtés,
Du réel manque d'eau,
Ou du charbon brûlé.
J'espère encore longtemps,
Pouvoir me divertir,
De vos vingt et un ans,
De vos éclats de rires.



Ôde elfique

Ôde elfique


Par delà les pâtures, 
Je vous vois occupées.
Êtres de la nature,
Vous êtes ses protégées.
Au creux de la vallée,
Vous courez sans répit.
Armées d'un cœur léger,
Vous veillez sur nos vies.
Elfes de la forêt,
Je m'incline devant vous.
Les trolls et feu-follets
Fuient toujours devant vous.
Vos regard malicieux,
Tuent mille et un dragons.
Je plains les malheureux,
Envoyés du démon.
Vous protégez les nains,
Les druides, les chevaliers.
Votre quête est sans fin,
Souvent loin du foyer.
Votre pas est rapide,
Pour vaincre des créatures,
Se montrant bien stupides,
De combattre votre armure.
Moi, simple troubadour,
Je chanterai votre gloire,
Pour que, de tours en tours,
Nous fêtions vos victoires !



jeudi 27 août 2020

Autre monde

Autre monde


J'aime cet entre-deux mondes,
Juste avant de dormir.
Le silence vagabonde.,
Laissant la place libre.
Le sommeil ne vient pas,
La conscience le combat.
Et en moi tout se bat,
Pour repousser le froid.
Froid du noir, froid du vide,
Ce mystère qu'est la nuit. 
Attirant et livide,
Elle attire et séduit.
Il suffit d'une seconde,
Pour une trêve onirique. 
Voyager dans un monde,
De possibles magiques.
La réalité n'est plus,
Ou peut-être le contraire.
Tout est troublant. diffus,
Les possibles prennent mon air.
Maintenant je vous laisse,
Je retourne continuer,
Mes plus belles promesses,
Et une grande épopée.



mercredi 26 août 2020

Stop

Stop


Tout mouvement doit cesser.
Arrêtez-tout, écoutez !
Le silence doit régner,
Tout geste doit se figer. .
Cessons de respirer,
Écoutons résonner,
Le silence d'une année,
Les douleurs non pansées.
Comment serait-ce possible,
Que la terre puisse tourner,
Le soleil se lever,
Et les étoiles, briller ?
Que les vagues disparaissent,
Avec toute leur beauté ;
Que la vie disparaisse,
Le temps est écoulé.
Tout le monde doit savoir,
Les conséquences tragiques,
D'une seconde au parloir,
D'un cœur las qui panique.
Tout le monde doit savoir,
La terre est arrêtée,
Nous porterons du noir,
Pour ne pas oublier.
Tout le monde doit savoir,
Qu'on ne peut continuer,
À vivre dans l'espoir,
D'une voix, d'un baiser.
Je voudrais tant parfois,
Ainsi vous le crier.
Mais mes paroles se noient,
Dans nos vies trop pressées.
Alors ce soir je hurle,
Je le crie en silence,
Je le lance, je le jette,
Maman est morte.



lundi 24 août 2020

Amants

Amants


Au détour d'un sommeil
J'ai rencontré un homme. 
A l'image d'une abeille, 
Il cherchait des arômes. 
Ainsi, tout en dormant, 
Je lui tendis ma main. 
Et je lui dis tout bas:
Sens donc mon parfum !
Il se sentit fragile, 
Vacillant sous son poids. 
Et s'envola, fébrile, 
Au-delà des pourquoi.
Nous voilà donc liés, 
Enlacés pour un temps. 
Amoureux, passionnés, 
Envolés en dormant.
Nous volerons ainsi
Autant qu'il nous plaira
Et nous vivrons chaque nuit
D'amour et de lilas.