jeudi 30 décembre 2021

Jeux de mer

Jeux de mer

J'ai promis de dormir,
Puis me suis assoupie;
J'ai cru faire ma nuit,
Et elle m'a fait mentir...

Puisque je suis donc là,
J'y poursuis mon doux rêve.
À Guidel, sur la grève,
Je marche d'un bon pas.

Fort bloqué dans mon dos,
J'observe l'étendue,
Cette mer bien connue, 
Je m'imprégne de l'eau.

Je regarde les pierres,
Et le goëmon si beau;
Me méfie des couteaux,
Pouvant blesser nos chaires.

À Guidel, il perdure,
D'invincibles bretons,
Dans leurs combinaisons,
Affrontant la nature.

À la marée montante,
C'est une guerr(e) de titans,
Entre vagues, bretonnants.
Et la Mer, triomphante.

Les bretons savent bien,
Qu'il n'ait point de vraies guerres,
Connaissant l'adversaire,
Ils respectent ce lien.

La mer est facétieuse,
Se laisse maîtriser.
Quel beau mensonge pieux,
Pour un jeu partagé.

Pour la Mer
31/12/2021

mardi 28 décembre 2021

Île vierge

Île vierge

Le phare est silencieux,
La journée sera belle.
Et j'observe le ciel,
Qui est encore brumeux.

Grand-père est déjà loin,
Sur la mer apaisée;
Il dépose les casiers, 
Parti tôt ce matin.

Il nous ramènera,
Le filet déposé,
Il sera nettoyé,
Espérant des repas.

Réparer ce filet,
Est une affair(e) sérieuse,
De notre tâch(e) soigneuse,
Dépendra nos dîners.

J'attendrai marée basse,
Pour aller à la grève.
Quand le soleil se lève,
La vie refait surface.

En passant par la cale,
Je partirai des heures,
J'irai sous la chaleur,
Observer le banal.

Les crevettes nageant,
Sous le goëmon humide,
Les crabes intrépides,
Et les coques brillant.

Je poserai mes pieds,
Sur le sable mouillé,
Et suivrai la marée,
Pour rentrer au foyer.

Cette vie grouillant,
Au bon gré de la lune,
Fait ma bonne fortune,
Et mon bonheur d'enfant.

Je rentrerai pieds-nus,
Par ce désert vivant,
Sur le granit brûlant,
De ce lieu méconnu.

C'est au bout de la terre,
Que ce bonheur existe,
À jamais utopiste,
C'est mon nord-finistère.

Et la corne de brume,
Qui ne fonctionne plus,
Est encore entendue,
Dans les mots de ma plume.

28/12/2021 








Ordonnance

Ordonnance

Bonjour Monsieur, c'est moi.
Attendez que je cherche,
Au fond de ma cabèche,
Ce papier qui larmoie.

Ne prenez pas la peine,
De noter par écrit,
Toute posologie,
J'ai l'habitude ancienne. 

Alors pour cette fois,
Mettez-moi donc de tout,
Peu importe le coût,
C'est le prix de la joie.

Je prends les cachets blancs,
Ceux qui réveillent un peu,
Puis les gélules bleues,
Pour que mon cœur soit lent.

Il me faut celui-ci,
Il éteindra mon âme,
Il empêche que s'enflamment,
Mes idées infinies.

Et puis, cet autre, là,
Qui fait rêver de mer,
En mettant la lumière,
Sur des vagues en éclats.

Il me manque une ampoule,
À prendre le matin,
Pour garder l'pied marin,
Au milieu de la houle.

Enfin pour terminer,
Pensez à celui-là,
Il sent le chocolat,
Diffuse la liberté.

Et puisque je suis là,
Verifions mes vaccins,
Je pense qu'il m'en faut un,
Celui du nirvana.

Merci beaucoup, Monsieur,
Je reviendrai demain,
Si j'en sens le besoin,
Si c'est moins vertueux.

28/12/2021 







samedi 25 décembre 2021

Sarazin

Sarazin

Vous étiez si petite,
Dans la vieille chaumière.
C'était durant l'hiver,
Et vous rendiez visite.

C'etait pour la Noël,
Ou pour rien, simplement.
Le froid bien suffisant,
Pour dîner aux chandelles.

Et votre arrière -grand-mère,
Connaissait un trésor,
Qui vaut plus que de l'or,
Dans votre Imaginaire.

Quelques belles cuillerées,
De sarazin moulu,
Un peu d'eau du vieu ru,
Et tout est préparé.

Votre arrière-grand-mère,
Devant vous, ébahie,
Jouait de sa magie, 
Malicieuse, et discrète.

Dans l'âtre ça chauffait,
Vous étiez rassemblés,
Pour ce moment rêvé,
Inscrit à tout jamais.

Cette galette chaude,
Cuite au bon feu de bois,
Réchauffait bien du froid,
Vos grands cœurs d'émeraude. 

Ces galettes conçues,
Avec deux ingrédients,
Sont le plus beau présent,
Qu'on peut faire aux enfants. 

26/12/2021

Trois mots

Trois mots

C'est donc le cœur léger,
Que j'écris deux trois mots.
Car j'ai eu des propos,
Qui vous ont alarmés.

Ma plume aime plonger,
Dans de sombres méandres,
Elle aime ainsi entendre,
Mes plus noires pensées.

Une fois repérée,
L'idée se cristallise,
Peu à peu, se précise,
Pour être déposée.

Alors, je m'autorise,
À la décrire ici.
C'est une stratégie,
Pour éviter l'emprise.

La chose ainsi jetée,
Crue et nue, effrayante,
Choquante et répugnante, 
Je me sens délestée.

Et la vie continue,
Juste un peu plus légère,
Avec moins de colère,
De regards éperdus.

C'est ainsi que je suis,
À tout analyser,
À tout décortiquer,
Le jour comme la nuit.

Mais je sais admirer,
De l'écume, une fleur,
Qui feront mon bonheur,
Du beau, à contempler.

Mon cœur est ainsi fait,
De beauté, de noirceur,
Qui nourrissent mes heures,
Dans ma quête de paix.

25/12/2021

jeudi 23 décembre 2021

Décision

Décision

Ma décision est prise,
Je clos ma vie demain.
Je marquerai d'un point,
Ce parcours de méprise.

Je suis lasse, épuisée,
De cette comédie,
De cette tragédie,
De ce rôle à jouer.

Le bal est terminé,
Je laisse mon costume,
Imprégné d'amertume,
À qui voudra jouer.

C'est décidé, je pars,
Pourvu que ces souffrances,
Que mon chemin d'errance,
Ne soient plus des remparts.

Je vis dans un bocal,
J'observe autour de moi,
J'écoute bien les voix,
Vous toucher est vital.

J'ai pourtant essayé,
De frapper ce bocal,
Qui paraît si banal,
Fermé de tout côté.

Je dormirai, tranquille,
Soulagée de partir,
De quitter le navire,
Pour une vie d'exil.

Ce monde est fait pour d'autres,
Plus armés, plus normaux.
Moi je suis hors du lot,
Et surtout pas des vôtres.

Je suis si abîmée,
J'arrête les dégâts.
Je suis une hors-la- loi,
Le mystère est entier.

Je  vous demanderai,
D'être assez indulgents, 
De rester bienveillants,
En lisant ce secret.

24/12/2021 

mercredi 22 décembre 2021

Vingt ans

Vingt ans

Aujourd'hui j'ai vingt ans,
J'ai la vie devant moi,
On me le dit, parfois,
Et je crois ces savants.

Je veux plusieurs enfants,
Trois ou quatre, on verra,
J'aime bien ce schéma,
Celui de mes parents.

Vie tracée, sans danger,
Un chemin rassurant;
Rien de bien effrayant,
Dans cette vie rêvée.

Et puis j'ai un amant,
On voudrait se marier,
On veut l'éternité,
Au-delà du vivant.

On veut une demeure,
Pour nos vieux jours à deux;
Assis au coin du feu,
Nous vaincrons notre peur.

Nous serons grands-parents,
Et nous serons heureux,
De cette vie à deux,
Veillant sur nos enfants.
                   
                  ***

Aujourd'hui j'ai vingt ans,
Mes rêv(es) sont exaucés, 
Je vis ma destinée, 
Et je sais que je mens. 

L'amour s'en est allé,
Me laissant dévastée,
Me laissant terrassée,
Ma vie m'a échappé.

Tout s'est éparpillé,
Plus de route, chemin,
Même pas une main,
Pour m'aider à marcher.

Et puis tant de violences,
Que de nuits sans sommeil,
Loin des monts et merveilles,
Promis dans mon enfance.

Aujourd'hui j'ai vingt ans,
Je veux donc effacer,
Cette vie bon marché,
Cette vie de vent.

Je veux pouvoir aimer,
Vivre comme à vingt ans,
Avec ma vie devant,
Oubliant le passé.

23/12/2021 


mardi 21 décembre 2021

Le commencement

Le commencement

Avant, il n'était rien.
Le chaos absolu,
Un vide dissolu,
Pas de vie, ni jardin.

Une immense béance,
Du rien, à l'état pur,
Quand le nimbé futur,
Devient être d'immanence.

Cet ineffable Moi,
Devient alors début,
De l'histoire connue,
Qui devient autrefois.

Alors ce Moi indu,
Fait débuter le temps,
En créant un instant,
Le départ d'un connu.

Avant Moi il n'est rien,
J'en suis bien convaincue,
Et tout comme au début,
La fin est en mon sein.

Seule dans la matrice, 
La vie n'existe pas;
Impossible sans moi,
De penser l'édifice.

Et quand je partirai,
Dans cet inénarrable,
Il est donc raisonnable,
De savoir votre arrêt.

21/12/2021 

vendredi 17 décembre 2021

Piliers

Piliers

Des rendez-vous donnés,
Quasiment chaque jour,
Juste pour un "bonjour",
En parlant du passé.

Et puis notre santé,
Entre deux, trois critiques,
Des partis politiques,
Pour changer nos idées.

Il s'agit avant tout,
D'oublier février,
De tenter d'effacer,
Cette peur de l'ankou.

Nous sommes ainsi liées,
Par un noeud invisible,
Fusion indicible,
De deux vies écorchées.

Seules sur cette terre,
Nous nous sommes trouvées,
Devenues des piliers,
Nous sommes partenaires.

Restez donc ici bas,
Pour de longues années,
Je serai votre alliée,
J'ai signé un mandat !

Toujours à vos côtés,
Je veillerai sur vous,
Afin que soit plus doux,
Ce temps sombre à veiller.

Pas née de votre sang,
Vous m'avez bien portée,
De nombreuses années,
Nous sommes donc parents.

Nos sentiments pudiques,
Si troublants de beauté,
Et de sincérité,
Feront taire les critiques. 

Ainsi j'ai décidé,
De prendre soin de vous,
De vous tenir debout,
Dans votre dignité.

17/12/2021






mardi 14 décembre 2021

86

86

À quatre-vingt-six ans,
Je serai comme vous,
Le dos droit, bien debout,
Et mon regard d'enfant.

Aurai-je la sagesse,
Dont on parl' de tous temps,
Le sourir' bienveillant,
Qu'on dit de la vieillesse ?

Serai-je ainsi la même,
L' enfant du désarroi,
Une femme en plagiat,
À moi seule un poème ?

Atteindrai-je cet âge,
Aurai-je assez de force,
Et aurai-je l'étoffe,
Pour vous rendre un hommage ?

À quatre-vingt-six ans,
Peu importe l'image,
Seul compte le message,
De l'ici, maintenant.

Alors en cet instant,
Nous avons le même âge,
Celui qui nous soulage,
Qui apais(e) nos tourments.

14/12/2021 











Névrose

Névrose 

Les mots sortent, sans peine,
Un rendez-vous banal,
Sans à-coups et sans mal,
Ma tristesse est bien vaine.

Alors soyons légères,
Et parlons comme si,
Nous nous verrons mardi,
Pour dire mes colères.

Je suis assise là,
Face à vous, écoutant,
Concentrée, répondant,
Je suis au cinéma.

Je m'imprégne de vous,
Du son de votre voix,
Et de votre agenda,
Qui devient vide et flou.

Un contrat est passé,
Pudique et pas nommé;
Le pacte est bien scellé,
Pour notre dignité.

Cet au revoir acté,
Poursuivons nos chemins,
Confions nos desseins,
Au dieu des névrosés.

14/12/2021 



mercredi 8 décembre 2021

Rencontre

Rencontre

Toute ma vie j'ai cru,
Aux rencontres improbables,
Au hasard favorable,
À mon propre salut.

La vie n'est que rencontres,
Fut longtemps ma devise.
C'était mon expertise,
Pour sortir des décombres.

Puis un jour j'ai compris,
Par delà la raison,
Qu'il est des abandons,
Qui jalonnent la vie.

Des au revoir, encor,
Des adieux déchirants,
Des adieux si violents,
Qu'ils nous laissent pour morts.

08/12/2021
Pour C. Ligné, avec toute ma gratitude. 

dimanche 5 décembre 2021

Silence

Silence

Dans un flot de murmures,
Dans ce grand brouhaha,
Dans ces sons en éclats,
Il est une fêlure.

Et les bourdonnements,
Et les déflagrations,
Une triste chanson,
Dans des gémissements,

Tous ces bruits en cadence,
Ces cris de rébellion,
À l'indigne raison, 
Sont comme une potence.

Alors dans la violence,
Comme un rugissement,
Comme un long râlement, 
Règne ici le silence.

05/12/2021

mercredi 1 décembre 2021

Une seconde

Une seconde

J'ai fermé mes paupières,
Juste un instant, c'est sûr.
J'ai fermé mes paupières,
Une second', je jure !

Et nous étions hier,
Juste avant ce moment,
Puis le rideau de fer,
A transformé le temps.

Le soleil se couchait,
À cet instant précis,
Quand eut lieu ce forfait,
J'étais pourtant au lit.

J'ai fermé mes paupières,
Un instant, c'est certain.
Le temps était hier,
Puis passé à demain.

Et la nuit est passée,
Sans même que je la voie;
Sans que j'en sois bercé,
Elle partit en éclat.

Je dormirai demain,
Lorsque j'aurai le temps.
Cette nuit trois fois rien,
Ont suspendu l'instant.

2/12/2021 



lundi 29 novembre 2021

Les explorateurs

Les explorateurs

Tous deux sont en chemin,
D'un ailleurs de rêveurs,
Ils mettent des couleurs,
En se tenant la main.

Et ils jouent leur destin,
Sans aucune inquiétude,
Fuyant la solitude,
Avec peu de besoins.

C'est l'histoir' d'une fleur,
Qui rencontre la mer.
Mettant de la lumière,
Dans le fond de leur cœur.

Terre et mer réunies,
Ils sont dans la matrice,
Pansent leur cicatrice,
Rêvent d'une autre vie.

Tendres explorateurs,
Poursuivez le voyage,
Évitez les naufrages,
Noyez-vous de bonheur.

29/11/2021
Pour J. C. et V. 
Photo J. C. 

dimanche 28 novembre 2021

La houle

La houle

Allez, j'ouvre la porte.
Je rentre dans la foule,
Propulsée dans la houle,
Indicible cohorte.

Ils se trouvent partout,
Ils me touchent, me bousculent,
De leurs yeux sans scrupules, 
Devant, derrière, dessous.

Des monstres à tentacules,
Qui me suivent et m'observent,
Je veux qu'on me soulève,
De ce monde qui brûle.

Bouche-moi les oreilles,
Extirpe-moi d'ici,
Montre-moi la sortie,
Et mets mon corps en veille.

Protège-moi du monde,
Je rêve d'un ailleurs,
Absent de ces frayeurs,
Berce-moi de tes ondes.

Que la magie opère,
À l'écoute des notes;
Deviens mon antidote,
Pour m'enfuir de l'enfer.

Sois ma cage de verre,
Qui m'éloigne de tout,
Ou un passe-partout,
Pour mon propre univers.

29/11/2021 


Le voyage

2015,
Pour Aurèle 

samedi 27 novembre 2021

Météo

Météo

Aujourd'hui il a plu.
Plu des gouttes ou à moi ?
Je n'sais pas, je n'sais plus,
Ça dépend du climat.

Il a plu à mes bras,
Étonnés qu'on les touche,
Et aussi sur mes pas,
Comme on prend une douche.

Et c'est entre les gouttes,
Que nous nous sommes plus,
Ne laissant aucun doute,
Sur nos amours en crues.

27/11/2021

vendredi 26 novembre 2021

Chat-pot

Chat-pot

-C'est un chat dans un pot,
Ou une peau de chat ?
-Un pot peint par des chats,
Et des chats peau à peau ? 
-Ces chats-là ont du pot,
D'être ainsi ainsi chapeautés !

27/11/2021

jeudi 25 novembre 2021

Mon ange

Mon ange

C'est mon ange gardien,
Il est né avec moi,
A toujours été là,
Camouflé en mon sein.

Puis un jour il s'est tu,
Plus un son, plus de voix,
Il semblait loin de moi,
Il était détenu.

Détenu dans le noir,
Muselé, attaché,
Il ne pouvait parler,
Rangé dans un tiroir.

Et mon corps a souffert,
D'ici et de partout,
Il a pris tous les coups, 
A hurlé des prières.

Et le temps est passé,
Sans mon ange déchu,
Sans cet ami vaincu,
Je l'avais oublié.

Puis un jour, une nuit,
Il ou elle est venue,
Et je l'ai reconnue,
Dans son élan de vie.

Tiens-moi donc bien la main,
Mon ange, mon amie.
Ma colère, ma furie,
Explose mon chemin.

Nourris mes feux de joie,
Impose-moi sur terre,
Entrons ensemble en guerre, 
Fais entendre ma voix.

26/11/2021 



mercredi 24 novembre 2021

Procès à l'univers

Procès à l'univers

Je voudrais qu'on m'isole, 
S'il te plaît, écout'moi, 
Surtout ne m'laisse pas, 
Mets-moi une camisole. 

Je suis tombée d'la lune,
Je ne sais pas pourquoi, 
Je suis là et j'veux pas,
Écoute ma tribune. 

Arrivée par hasard,
Accident et en trop,
Y'a erreur sur le lot,
J'veux quitter les amarres !

Procès à l'univers,
À la lune qui m'a j'té, 
Larguée là sans les clés, 
Dans ma bulle de verre. 

Arrêtez la torture,
Je me mets à genoux,
Et je meurs sous les coups, 
Regardez mes blessures.

Retour à l'envoyeur,
J'ai des défauts cachés,
Laissez-moi retourner,
Loin de toutes' ses douleurs. 

Ne me refusez pas
Ce billet de retour, 
J'en peux plus, c'est trop lourd, 
On déchire' le contrat. 

Vite ma camisole,
Peu importe laquelle,
Donnez-moi une échelle,
Ou je vais de'venir folle.

Moi j'avais rien d'mandé, 
J'voulais rester au ciel, 
Ici tout est cruel, 
Et je n'suis pas armée.

Livrée avec défauts,
Réparez votre erreur,
Appelez un docteur, 
Renvoyez-moi là-haut. 

24/11/2021 

samedi 20 novembre 2021

Rencontres 2/2

Rencontres 2/2

Femme-objet, belle plante,
Cherche une histoir' sérieuse,
Peut-être un peu joueuse,
Je serai bonne amante.

En échange d'amour,
Ou ce qui y ressemble,
J'accepterai les sangles,
Et vos aller-retours.

Surtout rassurez-moi,
Dites-moi des mots tendres,
Je veux tous les entendre,
J'enlèverai le bas.

Je te donnerai tout,
Si tu dis que tu m'aimes,
J'accepte mêm' l'extrême,
En cachant mon dégoût.

Si tu te reconnais,
Dans ce besoin d'amour,
Fais-moi vite la cour,
Je serai ton objet.

20/11/2021

vendredi 19 novembre 2021

Rencontres 1/2

Rencontres 1/2

Homme cherche l'amour,
Aventur'  bienvenues,
Carpe Diem, la vie,
Je veux voir du glamour.

Talons hauts attendus,
Il me faut une femme,
Je veux sentir la flamme,
Et qu'elle soit belle nue.

Pas de prise de tête,
Et aucune fêlure, 
Je rêve de luxure, 
Je veux juste la fête.

Pas d'enfants si possible,
J'aime ma liberté,
Je veux pouvoir jouer,
Une femm' disponible.

Si tu te reconnais,
Envoie-moi un message,
On verra à l'usage,
Tu feras un essai.

19/11 /2021







mardi 16 novembre 2021

où?

Où ? 

On les perd, on les prend,
Sans même les attendre.
Il nous faut les entendre,
Trouver un traitement. 

On peut même payer,
Pour qu'on nous les retire,
On ne peut les offrir, 
Pour ne plus les porter.

Où va donc notre poids,
Lorsqu'il est égaré, 
Lorsqu'il semble échappé,
De mon cœur, de mes bras ?

Attend-il patiemment,
Dans un coin de chez moi,
Que volent en éclats,
Mon désir, mon élan ?

Où choisit-il un autre,
Qui le cherche, accueillant,
Un corps triste, néant,
Qui serait meilleur hôte ?

Fossiles d'une autre ère,
Tu laisses derrière toi,
Des signes de tes pas,
Sur notre peau, naguère.

Sans rancue, oublie-moi,
Transmets mes amitiés,
Et toutes mes pensées, 
Peu importe où tu vas.

16/11/2021

lundi 15 novembre 2021

Les mots

Les mots

Que serais-je sans mots, 
Posés ici ou là.
Et aussi à côté,
Pour ne pas égarer,
Chaque image ressentie,
D'émotions, et d'effroi,
Je griffonne ma vie;
Madame, Monsieur, c'est là,
Servez-vous je vous prie,
Voici mes quelques vers,
Ne me remerciez pas.
Goûtez-moi ce mélange,
De colères et de peurs,
De souffrances enfouies,
Et de nuits de frayeurs.
Dégustez ces malheurs,
Ces douleurs et ces pleurs,
Que je dépose ici,
Pour mieux vivre ma vie.
Prenez donc ces liqueurs,
Sentez-en la chaleur,
Et pansez votre esprit.
Ainsi donc j'écris,
J'étale mes torpeurs,
Sans omettre le pire,
Qui dérange et fait fuir.
Les mots alors posés,
Me permettre de vivre,
L'absurde, le tragique,
De ma drôle d'existence.
Et mes peurs étalées,
Ici, là et ailleurs,
Me permettent d'exister,
Pour un peu de bonheur.

15/11/2021 





vendredi 12 novembre 2021

Combat

Juste un mot
Pour la nuit
De mon lit
Bien au chaud

Et la lune
Me regarde
Me retarde
M'importune

Je te vois
M'observer
Surveiller
Mon combat

Et tu sais
Qu'en restant
Me scrutant
C'est l'excès

Pour dormir
Pour tomber
Épuisée
Tu dois fuir

13/11/2021 





jeudi 11 novembre 2021

Geôle

Geôle 

C'est bien moi en arrière.
Surtout devant aussi.
Remarquez l'arondi,
C'est ma prison de verre.

Regardez mieux derrière,
Je dirais que c'est vous.
Sans prison ni verrou,
Ni aucune barrière.

Immunodéprimée,
L'extérieur me tuerait,
Alors pour vivre en paix, 
Je vis là, condamnée.

Cette bulle est unique,
Elle semble petite.
Mais elle a le mérite,
De rendre tout magique.

Ne touchons pas à elle,
Car elle éclaterait,
Et j'agoniserais,
De cet air tyrannique.

12/11/2021

mercredi 10 novembre 2021

L'amour

L'amour

Comment parler d'amour,
En choisir tous les mots,
Ressentir sur sa peau,
Une main de velours.

Ce doit être magique,
D'être ainsi à rêver.
Mais en toute beauté, 
J'y perçois le tragique.

Malgré tout, essayons.

L'amour, quelle douceur !
Que de temps suspendus;
Deux âmes mises à nu,
Dans des flots de tiédeur.

Respirer pour un être,
Et ne chercher que lui,
L'accepter dans sa vie,
Et en faire son maître.

Lier nos deux esprits,
Se sentir exister,
Se sentir la moitié,
D'un unique récit.

Être belle à ses yeux,
Se sentir palpitante,
Être toujours ardente, 
L'adorant comme un dieu.

Ces mots-là sonnent faux,
Sur ma page sérieuse.
N'étant pas amoureuse,
Je n'écris que des maux.

J'envie les gens qui s'aiment,
D'un amour rayonnant,
Forts de leurs sentiments,
Ils me posent un problème.

Je suis là, sans amant,
Et je préfère écrire,
Ce que l'amour m'inspire,
De triste et de navrant.

Ainsi je me défends,
De ce que je n'ai pas,
De ce manque d'éclat,
Dans ma vie au présent.

10/11/2021 (Merci à Laorens Art pour sa question pertinente)

mardi 9 novembre 2021

Le papier

Le papier

C'est le corps chiffonné,
D'avoir été gommé,
Par des essais rêvés,
De talents à peine nés.

Ce papier chiffonné,
Raturé à l'excès,
Souhaite enfin la paix,
Et pouvoir continuer.

On détend le papier,
On y voit bien les plis.
Et la feuille blanchie,
Rêve d'une destinée,

Un château, un chemin,
Et des oiseaux qui volent.
La feuille à la parole,
Et se pense écrivain.

Mais d'un geste d'excès, 
Abattue par la peine,
On la prend par la haine,
Pour finir en déchet. 

Quand finiront les peines,
Les adieux sur papier,
Les feuilles maltraitées,
Par des amours vaines ?

10/11/2021

Messager

Messager

Je t'envoie ce message,
De loin, dans le passé.
Le temps est messager,
D'un mot de ton jeune âge.

Je voudrais te guider,
Pour faire les bons choix,
Et te tenir le bras,
Pour toujours avancer.

Bénédicte adorée,
Surtout prends soin de toi.
N'écoute pas les sournois,
N'oublie pas de t'aimer. 

À vouloir trop donner,
Ton cœur brûle souvent;
Ralentis face au vent,
Pense à l'éternité.

Je reste auprès de toi,
Et je vais te guider.
Je suis à tes côtés,
Je marche dans tes pas.

J'ai pris les coups pour moi,
Je veux voir ton sourire,
N'essaie pas de mourir, 
Surtout ne m'oublie pas.

Je suis au creux de toi,
Je veux nous voir vieillir,
Continuer d'écrire,
Notre vie aux abois.

09/11/2021

mardi 2 novembre 2021

La folle

La folle

Elle aime le silence,
Ses rideaux sont fermés,
Elle vit de pensées,
Elle est l'impermanence.

Parfois ivre de joie,
De gaïté et de chants,
Et puis d'autres moments,
Où elle coule, se noie.

Elle observe le monde,
Mais ne le comprend pas;
Sa vie est un combat,
Une lutte profonde.

Elle aimerait aimer,
Comme il faut, juste assez,
Mais toujours dans l'excès,
Elle est trop compliquée.

Trop ceci, trop cela,
Trop bizarre et distante;
Serait-elle démente,
C'est possible, ma foi!

L'existence est tragique,
Elle se sent aux abois.
Ce triste postulat,
Fait souvent polémique.

Elle ne fait pas de bruit,
Et vomit son histoire.
Effrayée tous les soirs,
Elle a peur de la vie.

Alors elle prend son vol,
Dans ses rêves lointains.
Et ignor' les voisins,
Qui l'imaginent folle.

02/11/2021 




lundi 1 novembre 2021

1er novembre

1er novembre

Suis-je la seule à voir,
La tragédie humaine ?
Personne n'a de peine,
Ni peur, ni désespoir.

Mais ouvrez donc vos yeux,
Sortez de ce théâtre,
Et venez vous débattre,
Laissant le religieux.

Son corps était léger,
En vie, mais pas assez.
Elle était pour moitié,
Déjà morte, lassée.

Pendant que je parlais,
À ce reste de vie,
Je cherchais son esprit,
Proche de moi, en paix.

Mais je ne sentais rien,
Ni ciel, ni paradis,
Et j'observais, meurtrie,
La mort rompre nos liens.

C'est une chose simple,
Que la vie au trépas.
C'est la fin d'un combat,
Un silence sans plainte.

La mâchoire tombante,
La peau bleue sous les draps,
Tous les signes étaient là, 
Les journées, terrifiantes. 

Comment pouvons-nous vivre,
En sachant tout cela.
Ce terrible constat,
Va toujours me poursuivre.

Fruit d'une création,
Ou paradis perdu, 
Pourquoi m'infliges-tu, 
Cet ultime abandon.

Toi qui fus, qui étais,
Jusqu'à cet ultim' instant,
Une seconde en suspens. 
Alors ton cœur s'est tu.

Miroir, mon beau miroir,
Dis-moi qui est vivant.
Face à ce corps mourant,
Je lisais mon histoire.

Ultime tragédie,
De cette vie sur terre,
Il n'est point de mystère,
Je partirai aussi.

1/11/2021 







vendredi 29 octobre 2021

Poésie d'automne

Rochers ensauvagés,
Au milieu de forêts.
Gardiennes du palais,
Se réjouissent les fées.

Réunion au sommet !
L'affaire semble grave..
Les druides seuls le savent,
Et sont donc très inquiets.

La forêt a changé,
Elle est couleur d'automne,
Elle est comme une couronne,
À la terre endeuillée.

Adieu, mon bel été,
Ainsi je te rends grâce,
Te rends hommage, hélas,
Pour notre joie passée.

Prends donc toutes ces teintes,
Et deviens un brasier.
Car il faut trépasser,
Afin d'être repeinte.

C'est une fois bien morte,
Que nos druides pourront,
À l'aide de potions,
Fair' battre ton aorte.

Nous chanterons la vie,
Les naissances et la joie,
Ton rouge s'oubliera, 
Dans une poésie.

29/10/2021 



mardi 26 octobre 2021

Océan

Océan

Océan de douceur,
Le voici bien nommé.
Une certaine beauté,
Fait aimer ses rondeurs.

Les courbures de ce corps,
Bagage d'une vie,
Sont une poésie,
Une suite d'accords.

Océan de douceur,
Je veux bien voyager,
Accepter le toucher,
Pour faire battre mon cœur.

Enveloppe charnelle,
Faisant fuir les amants,
D'un regard, me défiant,
Évitant des querelles.

Gens peureux, malfaisants,
Vous avez donc si peur,
D'affronter vos valeurs,
Face à un océan ?

Océan de douceur,
Dans un monde violent,
Dans un curieux présent, 
Je rêve de grandeur.

Soyez-donc apaisés,
N'ayez point de tourments,
Je suis un océan,
Aimant la liberté.

Petit-Rien

Petit-Rien

Petit grain d'univers,
Parcelle de poussière,
Déposée dans la chair,
Sans aucune lumière.

Petit grain étonnant,
Tu possèdes l'infini,
La mémoire de nos vies,
Tu es tellement grand.

Ma poussière d'étoile,
Tu détiens un trésor,
Tu es le graal, l'aurore,
Petit grain colossal.

À toi seul, petit Rien,
Tu portes alors nos vies.
L'humanité finie.
Des milliers de destins.

À travers toi je vois,
L'espace et sa magie,
Des lignées de familles,
Pour arriver en roi.

Le rendez-vous est pris,
Nous serons tous présents,
À ce moment troublant,
D'une étoile qui brille.

18/10/2021

samedi 23 octobre 2021

Miroir

Miroir

C'est le jeu du miroir,
Se regarder un peu,
Prenant un air sérieux,
Et s'observer sans fard.

On ne se connaît pas;
Enchantée, j'me présente,
Bien souvent transparente,
Je suis sans apparât.

Ce regard, ce visage,
Ce corps qui se débat,
Qui s'affirme parfois,
Voilà donc mon image.

Miroir, mon beau miroir,
Qui suis-je ? Dis-le moi.
Je suis un embarras, 
Et une longue histoire.

Je suis une écolière,
Un enfant bien trop sage,
Une adulte sans âge,
Inconnue d'une autre ère.

Mais aussi une mère,
Une femme apeurée,
Trop souvent malmenée,
De multiples manières.

Miroir, mon beau miroir,
Dis-moi la vérité,
Parle-moi de beauté,
Et de tous mes espoirs.

Montre-moi qui je suis,
Aux confins de mon âme,
Réveille en moi la flamme,
Fais parler ta magie.

Ah enfin je me vois !
Sur le pont d'un voilier;
Capitaine des marées,
Voguant loin des pourquoi.

Fière et digne parfois,
Maladroite trop souvent,
Dans la brume, le vent,
Imparfaite aux combats.

24/10/2021

planète lointaine

Planète lointaine

Le temps est triste ce matin,
Les gens s'agitent et se bousculent.
Ils font des gestes avec leurs mains,
Je les observes, l'air incrédule.

Il faut arrêter ce chahut,
Tout se mélange dans ma tête.
Le ciel est gris, tout est confus,
Alors je pense à ma planète.

Un univers, juste pour moi,
Loin des naufrages et des tempêtes,
Je ne veux plus de ces combats,
De ces batailles et de ces pertes. 

23/10/2021

jeudi 21 octobre 2021

Ordinaire

Ordinaire

La tempête est passée,
Le silence assourdit,
Il n'y a plus un bruit,
Le jardin est brisé.

Le vent a décroché,
Mes poissons suspendus,
Et les feuilles perdues
De mon grand noisetier.

La nature a pleuré,
Face à cette colère;
Un échec ordinaire,
Très vite oublié.

On impos(e)' le silence,
On voit qui est le maître,
Qui casse et puis pénètre,
Les logis sans défense.

Le devoir accompli,
La tempête s'apaise,
Jusqu'à ce qu'elle se taise,
Que reprenne la vie.

Tempête fascinante,
Viens donc nous rappeler,
Notre fragilité,
Notre vie insouciante.

22,/10/2021 





mercredi 20 octobre 2021

Lecteurs

Lecteurs

C'est pour toi que j'écris, toi qui lis ce brouillon,
Toi qui me scrutes, m'observes, analyses mes maux.
C'est pour toi que je crie, d'une autre dimension.
Pour qu'enfin je t'atteigne, dans un autre chaos.

Je me parle à moi-même, petite fille perdue.
Je te cherche une issue, pour être heureuse enfin.
J'y travaille jour et nuit, je prie pour ton salut,
Je te montre une issue, un mirage, un chemin,

Je ne parle qu'à toi, car il te faut survivre,
Ce monde-là n'est plus, il t'en faut un à toi.
Un monde de chimères, un conte de mes livres,
Ou tout un univers, une planète rien qu'à toi.

Une vie de peintures, d'un monde parallèle,
Un univers à moi, un monde protégé.
J'y planterai des fleurs, en déployant mes ailes,
Une terre de poèmes et de grandes marées.

Alors peut-être un jour, je serai apaisée,
Loin de toute misère, guerre, absurdité.
Tendez-moi une main, tentez de me sauver,
Car ce monde me brûle, je dois m'en échapper.

mercredi 13 octobre 2021

16h38

 16h38

Cela fera deux ans,
Deux étés de passés,
Deux hivers à penser,
À toi, à nous, au temps.

Tu étais si perdue,
Malheureuse, apeurée,
J'étais à tes côtés,
Nous n'avions rien prévu.

Tant d'années de silences,
De longs cris assourdis,
De quêtes d'infini,
De vies à contre-sens.

Deux rotations solaires,
Des nuits à te rêver,
Des jours à perdre pied,
À souffrir dans ma chair.

Quand tu as pris la fuite,
Quand tu t'es arrêtée,
Tu es restée figée,
À seize heures trente huit.

13/10/2021 


dimanche 10 octobre 2021

Retraite

 Retraite

Loin du bruit de la ville,
Je veux me reposer,
Qu'on me laisse aimer,
Mes proches sur cette île.

À quoi bon tout ce beau,
Puisque règne l'absence,
Toi mon fils, mon essence,
Mon épouse, au tombeau.

Je prie Saint Honorat,
Qu'il m'accueille en son sein,
Pour retrouver les miens,
Partis dans l'au-delà.

Abbaye de Lérins,
Permets-moi de venir,
Permets-moi de mourir,
Un peu moins, près des tiens.

Et je travaillerai,
J'accomplirai des tâches,
Afin que nul ne sache,
Mes terribles secrets.

Mes frères, je serai,
Le matin aux vigiles,
Je veux vivre l'exil,
Pour mieux poursuivre en paix.

Ensuite j'irai marcher,
Sur cette île ancestrale,
Sur cette île comme escale,
À ma vie insensée.









samedi 9 octobre 2021

Les oiseaux

Les oiseaux

Comme le ciel est calme,
Éclatant de lumière,
Un peu comme une mère,
Réchaufferait mon âme.

Les oiseaux se réjouissent,
De ce temps favorable,
De ce temps confortable, 
Pourvu qu'ils se nourrissent.

Le soleil leur chuchote,
De vite se presser,
Faire voler leur portée,
Car la terre pivote.

Les oiseaux n'ont que faire,
De cette mise en garde,
Ils chantent et bavardent,
Sans penser à l'enfer.

Pour eux, pas de manières,
Demain n'existe pas,
Seul demeure l'immédiat,
Cet instant d'univers.

Pourquoi s'emprisonner,
Dans une vie qui n'est pas ?
Alors que le climat,
Leur amène à dîner.

Ouvrez bien grand vos ailes,
Et partez en mission,
Soyez une partition,
Et pour moi un modèle.








vendredi 8 octobre 2021

Le portrait

Le portrait

Je crois qu'il est cassé,
Ce beau portrait d'enfant.
Et depuis cet instant,
Tout à été collé.

Destructuré, figé,
Le visage abîmé,
Le regard égaré,
Il a longtemps séché.

Il faudrait le trouver,
Pour voir si aujourd'hui,
Après autant de nuits,
Après autant d'années,

Il serait arrangé,
Comme si de rien était.
J'en doute avec regrets,
Il est stigmatisé. 

Cette enfant que je fus,
Cette enfant que je suis,
Est brisée pour la vie,
Apeurée des abus.

Si un jour, toi qui lis,
Tu croises cette enfant,
Raconte-lui le vent,
Fais-lui aimer la vie.




lundi 4 octobre 2021

Débordement

Débordement

S'il vous plaît, ouvrez-moi la tête.
Libérez-moi de ces tensions,
Faites brûler une allumette,
Et éteignez ces illusions.

Comment cette boîte peut-elle,
Contenir autant de voyages,
D'espoirs naissants et d'éternels,
Cela, depuis mon plus jeune âge.

J'y construis ma réalité,
Où les gens s'aiment simplement,
Loin de toute mauvaise idée,
C'est féerique et bienveillant.

Des gens se croisent dans ma boîte,
Ils vont, viennent comme bon leur semble,
Et toutes les vies se rassemblent,
Belles, joyeuses, maladroites.

De grandes plages enchantées,
Côtoient des forêts de légendes,
Champs de genêts ou de lavande,
Tout m'appartient, j'en suis la fée.

Sondez mon âme, et enlevez,
Le triste, noir, et le mauvais,
L'enfer, les monstres et tout le laid,
Seule me suffira la beauté. 







samedi 2 octobre 2021

Souffle

Souffle


Et si je souffle fort,
Tous mes mots iront-ils,
Comme des projectiles,
Dans l'oreill' d'un renfort ?

Ô ma belle tempête,
Prends donc ces quelques lettres,
Et vogue la remettre,
Dans l'âme d'un poète.

Un être sur la terre,
Un ami, une voilure,
Confident d'aventure,
Venu d'autre univers.

Alors je souffle encore,
Mes mots dans la nature,
Je crie mon écriture,
Je chuchote et implore.

Je n'entends que le vent,
Aucun son ne revient,
Mon appel serait vain,
Un écho hors du temps.

Je souffle encore pourtant,
Seuls les arbres m'entendent,
Transmettent ma légende,
Entre eux, mais pas aux gens.

J'ai tant de choses à dire,
À écrire et chanter.
Je voudrais susurer,
Chuchoter sans mentir.

Qui entend mon silence,
Mes mots, ma mélodie,
Souffle d'espoir de vie,
Je confie mon essence.

Labyrinthe de verre,
Moi ici, vous si loin,
Un monde pour chacun,
Seuls dans notre univers.

Au prochain coup de vent,
Je poursuivrai ma quête,
Vers une autre planète,
D'un ami évident.



mercredi 22 septembre 2021

Viens

Viens

S'il te plaît, je voudrais,
J'aimerais pour de vrai,
Que tu habites ici,
Ici juste à côté.

S'il te plaît, je voudrais,
Qu'à deux on oublie tout,
Qu'on vive just'pour nous,
Sans penser à l'après.

Et on irait sur l'eau,
On ferait des cabanes,
On deviendrait chamans
On vivrait au plus haut.

Dis, tu veux ? S'il te plaît.
Rapproche-toi juste un peu,
On allumera des feux
Autour de notre palais.

S'il te plaît, viens rêver.
On nagera ensemble,
Je sais qu'on se ressemble,
On créera la beauté,

Tu sais, celle qui manque tant,
À notre vie de grands,
Nous prendrons notre élan,
Serons portés par le vent.

Viens me rejoindre ici,
Pour de nouveaux projets,
Pour grimper des sommets,
Viens vers moi, je t'en prie.




Pardon

Pardon

Pardon pour tout
Pardon pour moi
Pardon d'aimer
Pardon d'écrire,
De m'enflammer
De ne pas rire
Pardon encore
D'avoir du mal
Mal à la vie
Bien trop souvent
Pardon d'aimer
De détester,
Tout en excès
Pardon pour toi
Pardon intense
Pardon de porter
Lourdement
Mon existence.
Pardon à toi,
Tu te reconnaîtras.
Pardon de mal
Tenir à toi.



Bribes de.

Bribes de.

Le soleil monte peu à peu, à travers le brouillard installé. On peut le deviner, derrière son mur épais.
Marée de 76, j'observe l'entrée de la baie, je distingue l'eau qui apparaît.
En l'espace d'un instant elle avance avec force.
Elle s'était retirée comme une expiration pour prendre son souffle et s'étaler en silence.
Silence qui contraste avec la force déployée pour qu'existe cette marée.
À son passage, ce paysage mort renait. À chaque mètre gagné la vie réapparaît.
Coques, crevettes, bigorneaux, briniques et gobis semblaient sortir d'une étrange torpeur.
Et toujours ce silence de cette vie grouillante contrastant avec le phénomène qui a lieu sous mes yeux.
Le soleil timide chauffe, malgré tout, les roches de granit incrustées dans le sol.
Tout est calme pour qui ne connaît pas cette poésie.
Derrière l'île Venant on aperçoit le large, et le phare prêt à fonctionner.
Prêt à hurler par delà le brouillard et par delà les vagues.
Et la mer monte encore sortant lentement la vie de son sommeil.
Elle se retirera plus tard, aspirée par la lune, mettant le sol à nu.
Temps suspendu, l'étal. Temps mystérieux, moment de grâce, hymne à la vie.



lundi 20 septembre 2021

Absence

Absence

Un amoureux manque à ma vie,
Un artiste ou un créateur,
Pourvu qu'il ne compte pas l'heure,
Et qu'il embrasse l'infini.

J'attends déjà, depuis longtemps,
Dans mon donjon il est bien tard !
Vite, vite, je me prépare,
Pour le plus doux des courtisans.

Temps fascinant, court ou trop long,
Il y a urgence dans mon cas !
J'arrive à l'automn' de ma voie,
Je veux vivre l'amour à fond !

Vous êtes si lents, rien de drôle.
Le temps avance et devient blanc,
J'ai tant de rêves sur un plan.
Vous le beau prince, moi dans mon rôle.

Et si vous n'êtes pas amoureux,
Faisons semblant, et puis vivons !
Nous fuirons à dos de dragon,
Pour nous sentir les plus heureux.

Je n'ai pas été très gâtée.
Le goût du risque, le goût de l'eau,
Allons-y, prenons un bateau,
Et parcourons la voie lactée.




Consultation

Consultation

Bonjour Docteur, c'est encor'moi,
J'ai toujours mal ici et là.
Mon souffle est court, il se débat,
J'ai une fracture à ma paroi.

Je souffre, pitié, aidez-moi,
Ça tape et cogne, en continu.
Ma tête manque d'absolu,
Ma vie me fait mal ici-bas.

Touchez mon cœur, écoutez-le,
Il bat si peu, depuis longtemps,
Il a besoin d'un traitement,
Un cachet rond, qui rend heureux.

Par ailleurs, pour mon souffle court,
Et pour mes douleurs d'estomac,
Avez-vous eu les résultats,
De toutes mes histoir'd'amour?

Merci Docteur, de m'accorder,
Un peu de votre temps fragile,
Un atelier, un bel asile,
Pour réparer les gens cassés.